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Citation de Charybde2


Simplement, ici, l’air est différent et, comme la plupart des gens qui y viennent, je n’ai qu’une idée : oublier le pays d’où je viens et qui est le mien malgré tout, oublier la situation dans laquelle nous nous enfonçons, qui est la nôtre malgré nous. Oublier même ce qui va advenir de nous où que l’on se trouve, car, s’il est dit qu’ici la situation n’est pas meilleure qu’ailleurs, on est cependant au centre et à l’épicentre de tout, certes du monde, mais du reste également : de l’artifice, de la démesure, de l’espace, de l’excentricité, du gaspillage, de l’indifférence, de la liberté, du mélange, de la mythologie, du mixage, du prodige, de la puissance, de la richesse, de la sidération, de la vanité, du vertige, comme de cette mutation générale qui a cours partout mais aussi – et surtout – au cœur même de la littérature. Car ici, il est possible de prendre la route à n’importe quel moment, de partir sur les traces de tous ceux qui l’ont prise auparavant, de tous ceux qui la prennent encore et d’imaginer que, en suivant cette route, il est possible de découvrir un secret, le secret qui permet à la langue de ce pays de produire une telle littérature qui, d’après certains, découlerait entièrement de HUCKLEBERRY FINN, l’œuvre de celui supposé être le premier écrivain à avoir soumis à son éditeur un manuscrit tapé à la machine. J’ai donc toujours eu envie de venir ici, mais, pour de multiples raisons, j’ai constamment renvoyé ce projet à d’autres calendes.
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