Caroline Torbey

Le Liban, ce pays qui depuis 2018 vit une énorme crise économique et dont 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté.



Quand Caroline m’a proposé de découvrir son témoignage, je n’ai pas hésité. C’est important de se souvenir, parce que le monde est passé à autre chose beaucoup trop vite.



18h07 c’est l’heure où la vie de Caroline Torbey bascule. Un livre pour témoigner, pour extérioriser, pour faire avancer les choses.



C’est le Liban qu’on découvre ici. Ce Liban que l’autrice aime tant, ce pays détruit par ses gouvernements successifs, les guerres et la crise économique. Un peuple qui souffre. Mais qui ne souhaite qu’une chose, se relever. Faire bouger les choses. Et c’est entre ce magnifique message et l’horreur de la vie actuelle des libanais que le livre oscille.



L’écriture est direct, acérée. Pas de faux semblants, la vérité - parfois un brin romancée - pour nous immerger, nous faire prendre conscience. Une écriture écorchée, à vif, authentique.



Merci Caroline pour ce magnifique témoignage, pour la force que vous véhiculez à travers vos mots.

Éclat d’une vie



« Une fois la tempête passée, tu te demanderas comment tu as fait pour la traverser, comment tu as fait pour survivre. Tu ne seras pas très sûr, en fait, qu’elle soit vraiment achevée. Mais soit certain d’une chose : une fois que tu auras essuyé cette tempête, tu ne seras plus le même. Tel est le sens de cette tempête » Haruki Murakami.



« La réalité n’existe que si quelqu’un est là pour la raconter ».



Beyrouth 4 Août 2020



Ils sont dans leur appartement. Lui face à la baie, il observe ce magnifique port, cette vue incroyable qu’ils ont choisi d’avoir face à eux tous les jours, dans le quartier d’Achrafieh. Cette vue qui leurs offre un semblant de sérénité dans le quotidien de tension permanente, politique et économique. Cet appartement qu’ils ont choisi avec amour.



Elle savoure son éclair au café, et remarque un épais nuage noir qui se forme sur le port. Des crépitements, puis une première détonation.



Il lui hurle de s’éloigner des vitres. Lui n’a pas le temps.



18h07. L’heure de la déflagration apocalyptique.



S’ensuit l’effroi, l’incompréhension, la peur et la colère. Il faut fuir cet appartement devenu dangereux. S’assurer que les proches sont en vie. Pleurer les disparus.



Derrière ce drame, c’est surtout la force et le courage de cette femme, qui, malgré la situation difficile, est déterminée à avancer.

Grâce à sa volonté, il y a un souffle d’espoir. Pour se relever et continuer à avancer.

Elle va alerter, et trouver comment demander de l’aide à l’échelle mondiale.



À travers ce témoignage de vie romancé, Caroline Torbey, extériorise son traumatisme, sa colère. Un long cheminement vers une guérison morale et physique.



Le Liban, ce pays magnifique, où la chaleur humaine est incroyable.

Malheureusement, depuis la révolution de 2019, la réalité actuelle du Liban, fait qu’il est difficile de vivre dans ce pays qui ne permet pas d’avoir accès à de bonnes conditions sanitaires, avec des coupures d’électricité, des pénuries de médicaments, de la forte l’inflation. Une descente aux enfers qui n’en finit pas. Une communauté internationale qui ferme les yeux sur ce que le peuple Libanais est en train de vivre.

Le Liban a besoin de l’union collective, d’y croire, d’avoir la volonté de relever ce pays, de reconstruire ce merveilleux port de Beyrouth.



Le Liban a besoin que le monde n’oublie pas cette dramatique explosion, et de lui venir en aide. Pour un avenir meilleur. Pour que le Liban renaisse de ses cendres. Pour que son âme puisse retrouver le chaleureux pays qu’il était.

Le Liban a besoin que justice soit faite, pour toutes les victimes.



Le témoignage se termine sur un souffle d’espoir, la solution est entre les mains de la génération actuelle, qui veut du changement.