Il lui avait semblé ensuite, dans l'infini des jours qui avaient suivi, que le temps s'était détaché d'elle, désincarné du vivant, du réel, ou peut-être etait-ce elle qui s'était arrachée de sa trajectoire pour moins souffrir. Enfin, après l'amnésie, le déni, l'abattement, la prostration, l'accablement, elle s'était levée un matin se sentant capable d'admettre l'inconcevable, d'accueillir l'irrecevable.
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