Cécile Entremont

Je remercie Masse Critique de Babelio et les Editions Temps Présent, de m’avoir donné la possibilité de lire l’ouvrage de Cécile Entremont : S’engager et méditer en temps de crise, et d’en faire la critique.



Cécile Entremont est une psychologue qui exerce en milieu rural, en Bourgogne.

Lors d’une conversation avec un de ses proches, enseignant en mission au Japon, Cécile Entremont s’est interrogée sur la vie qu’auraient leurs enfants, et petits-enfants, plus tard et sur les façons de s’y préparer avec eux.

Elle part d’un constat simple : la gravité des crises économiques et écologique met en péril l’avenir de la planète et de l’humanité. Les réactions sont très diverses à l’annonce de ce danger imminent : le plus souvent, c’est le désespoir, le fatalisme ou même un déni de réalité ; on préfère ne pas voir, ne pas savoir.

A cette attitude de déni et de repli, Cécile Entremont propose d’adopter un changement radical d’attitude et de comportement : il faut, selon elle, faire un certain « deuil de l’avenir », s’ancrer dans la réalité, et surtout agir, « se mettre en mouvement ».

Ce n’est que par cette attitude résolument positive que l’on pourra avancer et trouver tous ensemble des solutions.



Ces pistes d’action et de réflexion mettent l’accent sur l’importance de l’éducation, l’attention aux autres et à la nature, l’ancrage local, la vie associative et le développement personnel.

En parcourant la liste de livres proposés par Babelio dans Masse Critique, j’avais été attirée par le titre du livre, et surtout par l’expression « méditer en temps de crise ». Je venais juste de terminer un ouvrage de Christophe André et j’avais envie d’approfondir ce thème de la méditation.

J’ai lu avec plaisir l’ouvrage de Cécile Entremont qui est extrêmement documenté ; les exemples pris dans les domaines de l’économie, de l’écologie, de la philosophie mais aussi du cinéma, illustrent bien les propos de l’auteur. Son constat, le fait de « faire le deuil de l’avenir », ainsi que les solutions qu’elle propose m’intéressent et m’ont donné envie d’aller plus loin. J’ai vraiment bien aimé le chapitre qu’elle consacre à la pleine conscience et au « recentrage sur le corps ». L’attention aux autres et à la nature, thème largement développé et mis en valeur, m’a aussi beaucoup interpellé. Enfin, l'attention mise sur l'éducation est, selon moi, tout à fait pertinente.

Un regret : j’aurais aimé que Cécile Entremont accorde une place plus grande dans son livre à sa pratique personnelle, qu’elle évoque son expérience de psychologue, ses patients.



En conclusion : un ouvrage riche, une réflexion intéressante, originale, qui a vraiment toute sa place dans le débat d’idées que nous connaissons actuellement.

S'engager et méditer en temps de crise. Le titre de l'ouvrage de Cécile Entremont est une promesse de félicité, donne envie de plonger éperdument dans le livre, de s'en imbiber comme d'une senteur apaisante. Mais les premières pages refroidissent rapidement mes ardeurs.



Je me suis totalement fourvoyée. Je pensais tenir là une lecture réconfortante. Je cherchais désespérément de l'apaisement dans ces premières pages sombres et anxiogènes. L'autrice donne le ton dès le début : "Il y a de la violence partout, des vols, et on voit des catastrophes tout le temps à la télé ; ça va mal, et on ne sait pas où on va", lui disent les gens. Quant aux experts, ils mettent des mots précis sur les maux diffus des citoyens lambda : environnement saccagé, répartition inéquitable des richesses, rapports humains flétris, absence de solidarité et d'engagement dans un monde où règne l'individualisme, l'égoïsme, une certaine anesthésie des affects...



Bref, c'est un carnage. L'Humanité s'est rendue coupable de méfaits terribles et peut-être irréversibles envers elle-même et envers la planète. Et Cécile Entremont ne m'en a pas épargné une goutte.



Ceci dit, plus j'avançais - à contrecoeur, je l'avoue - dans ma lecture, plus j'entrevoyais un rai de lumière. Après les pages angoissantes mais nécessaires d'alerte et de conscientisation, la deuxième partie de l'ouvrage est dédiée au faire et à l'être : S'engager et méditer. Précisément ce pour quoi j'ai choisi ce livre.



Faire englobe une multitude de choses : dans le domaine agro-alimentaire, par exemple, cela va des courses au marché pour privilégier la production locale, avec peu d'emballage pour lutter contre l'accumulation des déchets toxiques dans nos sols et notre eau, à la ferme de permaculture.



Toute initiative pour se sortir de la torpeur ambiante et se responsabiliser est la bienvenue. Le moindre geste compte. Nous autres citoyens lambda ne sommes peut-être pas les principaux responsables des tous les maux de la terre, mais souvent, nous laissons faire ce système vorace, par lassitude ou ignorance, nous l'encourageons même par certains de nos choix de vie ou de consommation.



Cécile Entremont souhaite que chacun se sente responsable de ce qui nous arrive et sorte de la seule posture de la dénonciation ou du "c'est-la-faute-aux-autres."



Être, c'est méditer, habiter pleinement son corps, renouer avec ses sensations profondes et ses besoins authentiques. Un moyen extrêmement efficace de lutter contre la désespérance et de combattre, de discipliner nos réflexes consuméristes, de renouer avec la nature, d'en observer la miraculeuse intelligence, l'indicible beauté.



J'ai finalement aimé cet ouvrage touffu, très richement documenté. Je me replongerai certainement dedans pour le savourer avec moins de hâte et par la même occasion, partager avec vous les citations qui m'ont le plus marquées !




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