Ce matin, en me réveillant, j’ai trouvé sur la table juste à côté de mon lit une liasse de papiers réunis, agrafés, petit pavé blanc immaculés. Je l’ai pris. Il m’a fallu le tourner et le retourner plusieurs fois dans ma main, l’ouvrir, lire des mots au hasard, le refermer, le poser, le reprendre… pour le reconnaître enfin. Derrière son air définitif, il y avait Toi, moi, les mots que depuis des semaines je t’écris ici, l’amour qui ne s’en va jamais. Ils étaient soudain là, tous, dans ma main. C’était bien un livre, un vrai. Un que tu aurais pu toucher.. […] Et c’est comme si soudain t’était rendu tout ce qui t’avais été pris. Un poids, une place. Enfin.