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Citation de Maldo


Celine Mayeur
Il faisait un temps ensoleillé, doux et sec. Sergio se rendait à la gare saint Charles dans le but d'acheter un billet de train pour rendre visite à sa sœur Laura à Montpellier.
Il réussit à garer sa 2CV entre une Renauld 5 bleu ciel et une coccinelle noire près d'une voie ferrée hors d'usage où gisait un train désaffecté.
 Il y avait la queue au guichet ; aussi Sergio contemplait les moindres recoins de la gare dans l'espoir d'y trouver de l'inspiration pour son prochain dessin.
Il y avait beaucoup de monde autour du kiosque à journaux mais cette silhouette, Sergio en était sur, ce ne pouvait être que Vanessa.
Elle portait un jean bleu foncé assorti à sa veste et son sac, ses cheveux bruns qui avaient poussés, atteignaient ses épaules, elle portait ses lunettes noires en serre tête et de grandes créoles dorées ornaient ses oreilles.
Sergio était troublé, la respiration coupée.
_ Cette fois, je ne dois pas laisser passer ma chance de la reconquérir. Pensa t-il.
Il quitta la queue devant la billetterie pour aller à sa rencontre.
_ Vanessa, salut, c'est Sergio, tu te souviens de moi ?
Vanessa rougit un peu, surprise et émue de revoir cet homme qu'elle avait tant aimé, puis se rappelant comment il l'avait quittée, elle se ressaisie, se redressa et lui dit froidement :
_ Salut, tu n'as pas changé.
Sergio portait ce jour là un vieux jean usé, une veste beige  et un foulard rouge noué autour de son cou.
Son visage aux traits fins et au teint mat, ses yeux verts et ses longs cheveux  châtains clairs aux reflets auburn, la troublaient.
_ Alors, qu'est ce que tu deviens ? Lui demanda-il.
_ Je suis hôtesse d'accueil intérimaire, je vis toujours avec mes parents et là je raccompagnais une amie venue passer quelques jours à la maison, et toi ?
_ Je travaille toujours au port autonome et je vis seul. J'ai suivi ton conseil, je me suis décidé à vendre mes toiles.
Franchement, j'étais loin d'imaginer que ça m'apporterait autant d'argent. Franck a même ouvert un magasin dans la rue de Rome où il vend mes dessins. Il m'a demandé de m'associer avec lui, j'y réfléchi. Le plus important pour moi et de rendre l'art accessibles aux pauvres. Je fais le portrait des gens et vends quelques toiles pour pas trop cher sur le vieux port.
_ Tant mieux, dit-elle sans sourire.
_ Tu devrais voir mes œuvres, je suis sur qu'elles te plairaient. D'ailleurs j'ai un paysage dans ma voiture, tu le veux voir ?
_ Je n'ai pas le temps...
_ Mais si, viens, ce ne sera pas long, je te l'offre si il te plait. Vanessa, je suis désolé de t'avoir quittée ainsi, j'ai passé ces trois dernières années à te regretter, si tu savais...
_ Pourquoi tu ne m'as pas appelée alors ?
_J'ai pensé que je ne te méritais pas, que je n'étais qu'un pauvre con et que tu serais mieux dans les bras d'un autre, plus sociable et plus tendre.
_ Bon, montres-moi ton œuvre car je suis pressée.
Vanessa, méfiante envers Sergio qui l'avait tant fait souffrir prétextait manquer de temps pour échapper à son emprise mais elle n'avait pas pu résister à l'envie de voir son nouveau chef d'œuvre.
En effet, elle restait comme envoûtée quand Sergio lui montrait ses œuvres achevées. Elle aurait pu croire que ses traits de crayons si légers et appliqués venaient de la main d'une femme.
Sergio avait le don d'apporter de la vie à ses tableaux. On pouvait deviner les sentiments et le caractère des personnages de ses aquarelles. Cela ressemblait  à une scène de théâtre où chaque personnage jouait sa comédie.
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