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Critiques de Centre national japonais de recherches sur les techniques guerrières ancestrales (1)
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Art sublime et ultime des points vitaux

Pour comprendre la pratique des points vitaux il faut faire un peu d’Histoire. Mais non revenez je vais vous parler des Samouraïs !

Désolée je vais peut-être un peu casser le mythe mais littéralement Samouraïs signifie : celui qui sert. En effet ces derniers étaient un genre d’homme à tout faire capable de tuer quiconque menacerait leur maître. Beaucoup d’entre eux n’étaient pas asiatiques mais étaient des Aïnous, c’est-à-dire des indigènes de types caucasiens (et oui des visages pâles) présents sur l’île avant les invasions par la Mongolie, la Corée ou encore la Malaisie.



Il y a deux types de Samouraïs : ceux qui ont un maître et lui sont complètement dévoués et ceux qui n’en n’ont pas et qui sont appelés des Rônins. Quant au fil du temps de moins en moins de maîtres sont en mesure de se payer les services de Samouraïs le nombre de Rônins augmente. Ils se mettent alors à ouvrir des écoles d’arts martiaux pour enseigner : des dojos.

Se développe alors 2 types d’enseignement :

- Les arts martiaux de combat guerrier réel réservés aux Samouraïs (kakutô bugei)

- Les arts martiaux utilitaires et populaires pour les autres (bujutsu)

Mais les Samouraïs sont peu aimés, ils sont odieux avec la population et pratiquent la coutume du Tameshi Giri (littéralement tuer les passants) pour un regard de travers ou une maladresse le malheureux est passé au fil du katana.



Pendant des siècles le savoir des Samouraïs va donc se transmettre de manière très confidentielle et la discipline va demeurer quasiment intacte. Il existe environ 50 styles. Le plus célèbre étant celui de Musashi Miyamoto auteur du célèbre Gorin no sho (Le traité des cinq roues).



Pendant 700 ans le Japon vécu sous la castre des Samouaïs et notamment entre 1573 et 1863, car pendant presque 300 ans le Japon va vivre reclus sur lui-même ! Frontières hermétiquement fermées. Le peuple considéré comme inférieur est maintenu sous le joug des Samouraïs considérés comme des êtres supérieurs. On comprend pourquoi l’idéologie nazie a su séduire les dirigeants de l’époque.



Lors d’un affrontement le Japon prend brutalement conscience que le reste du monde a évolué et dispose maintenant d’armes terribles. Ce peuple stupéfiant va rattraper 700 ans de retard en 25 ans et en 1871 la castre des Samouraïs disparait. C’est le début de la perte de certaines connaissances martiales dont les points vitaux. En effet dans la foulée le Budô est épuré de tout ce qui est dangereux pour séduite les occidentaux. Naissent alors le judo (1882), le kendo (1903) le karaté (1935) et l’aïkido (1942).



En 1941 tout le monde se souvient de Pearl Harbor. Les Japonais ont attaqué les Etats Unis qui ont violemment répliqué. En 1944 le Japon est acculé et au bord de la défaite et c’est là qu’ils décident de recourir à l’art des points vitaux pour rendre plus efficaces les attaques commandos. Ils se préparaient alors à être envahis et pensaient devoir recourir au corps à corps. L’objectif est de contre carrer le close combat des Américains, lesquels sont plus lourds et plus grands. Il est donc nécessaire de compenser cette différence de poids et de taille par de la précision et de l’efficacité.



Un problème se pose alors : ce savoir étant mortel, pour contrôler les dérives il était tenu secret et la transmission se faisait par écrit mais les pistes étaient brouillés par de faux points, ou encore par du langage codé. Les japonais vont donc créer le Centre National de Recherches sur les Techniques Guerrières Ancestrales. Sans aucun état d’âme ils vont tester les points sur les prisonniers de guerre. L’unité 731 en fit ainsi les frais. Les japonais ont utilisé les prisonniers blancs et noirs comme cobayes pour comparer leurs résistances physiques par rapport à celle des asiatiques. Les maîtres furent contraints et forcés de participer pour enseigner les bons gestes.



La capitulation du Japon suite à l’utilisation de la bombe atomique à couper court au projet d’utilisation de ces points vitaux en combat rapproché mais il a permis de faire certaines découvertes. C’est ainsi que les japonais avant les occidentaux connaissaient le bouche à bouche et le massage cardiaque par exemple. Par ailleurs les chinois avaient émis l’hypothèse de la circulation sanguine 1380 ans avant que William HARVEY ne le prouve en 1628 en s basant sur ces mêmes points.



Car ces points s’ils peuvent tuer peuvent aussi soulager et soigner. Ils ont été développés initialement en Chine et en Inde. Le tai chi chuan a d’ailleurs était initialement inventé pour transmettre le savoir des points vitaux tout en contournant l’interdiction des styles de combat durs. En chine, pendant la révolte des boxeurs (1900) ces points ont été utilisés. Les pratiquants étaient tellement confiants qu’ils pensaient que si leur chi était assez fort il arrêtait les balles. Ce fut un carnage !

Par contre l’utilisation des points vitaux diffère de l’acupuncture qui travaille sur des points situés juste sous la peau.



Pour l’utilisation des points la force n’a aucune importance mais la précision est essentielle. Leur maîtrise serait accessible à tous mais nécessiterait de l’entrainement. La pression devant être précise et dosée.

Il y a 6 façons d’agir sur ces points :

- Sur les nerfs

- Sur les artères et les veines

- Sur les organes

- Sur les points de flux d’énergie

- Sur les os et les articulations (action plus mécanique et donc plus accessible)

Gros intérêt de ce livre les planches d’époque qui localisent et répertorient les points vitaux. Des schémas et dessins qui datent et dont la reproduction fait qu’ils sont parfois un peu flous, mais ce sont de vrais trésors.



Un livre très intéressant donc mais j’ai quelques bémols.

Si l’auteur Henry PLEE est reconnu (notamment pour ses célèbres chroniques) il manque aussi un peu d’humilité selon moi, d’autant qu’il prêche cette dernière (premier bémol).

Deuxième bémol il y a un long passage sur la nécessité d’utiliser ses mains de façon dissymétrique pour travailler l’art des points vitaux alors même que cela me semble évident quel que soit l’art martial pratiqué. C’est la base. C’est aussi évident que pour un pianiste à mon sens, je ne comprends donc pas cet entêtement à enfoncer les portes ouvertes dans un ouvrage destiné aux initiés.

Troisième bémol le livre étant daté certaines théories scientifiques sont tombées à l’eau et donc de nombreuses informations sont désormais caduques (comme la théorie du cerveau tri unique ou dite des trois cerveaux). Il faut donc faire le tri, ce qui n’est possible que si on a un petit bagage en matière martiale et en matière de fonctionnement du cerveau.

Quatrième bémol et pas des moindre ce livre est bourré de testostérone et est destiné aux mâles. Je ne m’étendrais pas sur les passages sexistes tels que celui-ci :

« Problème pour le singe nu (l’homme) sa femelle est la seule guenon qui soit séduisante 13 à 14 fois par an […] pauvres mâles […] Dans le harcèlement sexuel si à l’honneur aux Etats Unis qui harcèle qui ? »

J’ignorais que le fait d’ovuler était une attaque en règle (sans mauvais jeux de mots).

Il dit aussi que dans un esprit de domination la femelle tentera d’empêcher le mâle d’aller au dojo… ben voyons, inimaginable donc que ce soit la femme qui aille au dojo. Evidemment car cela a pour conséquence de faire virer l’entrainement à la foire d’empoigne selon lui car ces messieurs veulent montrer comme ils sont forts…Ridicule monsieur PLEE !



Un livre d’une grande richesse par certains côtés mais un peu daté et horripilant par d’autres côtés.







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