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Citation de EtienneBernardLivres


En 1825, il y avait une école ultra-critique et toute raisonneuse qui posait ceci en principe :
« notre siècle comprendra les chefs-d’oeuvre, mais n’en fera pas. Il y a des époques d’artistes, il en est d’autres qui ne produisent que des gens d’esprit, d’infiniment d’esprit si vous voulez. »

Beyle (Stendhal) répondait à cette théorie désespérante dans une lettre insérée au Globe le 31 mars 1825 :

« Pour être artiste après La Harpe, il faut un courage de fer.
Il faut encore moins songer aux critiques qu’un jeune officiers de dragons, chargeant avec sa compagnie, ne songe à l’hôpital et aux blessures.
C’est le manque absolu de ce courage qui cloue dans la médiocrité nos pauvres poètes.
Il faut écrire pour se faire plaisir à soi-même, écrire comme je vous écris cette lettre ; l’idée m’en est venue, et j’ai pris un morceau de papier.
C’est faute de courage que nous n’avons plus d’artistes.
Nierez-vous que Canova et Rossini ne soient de grands artistes ?
Peu d’hommes ont plus méprisé les critiques.
Vers 1785, il n’y avait peut-être pas un amateur à Rome qui ne trouvât ridicules les ouvrages de Canova, ect. »

Toutes les fois que Beyle a eu une idée, il a donc pris un morceau de papier, et il a écrit, sans s’inquiéter du qu’en dira-t-on, et sans jamais mendier d’éloges : un vrai galant homme en cela.
Ses romans sont ce qu’ils peuvent, mais ils ne sont pas vulgaires ; ils donnent des idées et ouvrent bien des vies.
Entre toutes ces pistes qui s’entre-croisent, peut-être l’homme de talent dans le genre trouvera la sienne.
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