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Citation de Arimbo


Puis voilà qu’on constate encore qu’on est de deux ou trois ceps en retard déjà sur ses voisines ; on a un petit mal de dos, on a un petit mal de tête ; on a encore la bouche pleine de l’épaisseur sucrée de trop de raisins avalés la veille et qui se mêle au goût du mouton aux raves qu’on a mangé pour le dîner (c’était le traditionnel repas des vendanges) ; une grande envie de dormir, et terriblement exigeante, venait flotter par là-dessus ; – pourtant il faut qu’on avance, il faut même qu’on se dépêche sans quoi les femmes vont se moquer de vous ; on empoigne sa seille par ses deux oreilles de bois, on la soulève, qui est lourde ; on la monte d’un pas ou deux, on la pose à nouveau dans l’argile où elle s’enfonce ; – et le brouillard en s’élevant découvre devant vous l’infinité des feuilles, le bizarre brouillard de ces pays déjà à demi montagneux, où il s’amuse à descendre et monter plusieurs fois de suite, cachant les rochers, les pâturages, les forêts, puis seulement les rochers ; puis, de nouveau, toutes choses et encore une fois les vignes elles-mêmes ; avant que définitivement il se défasse et il s’éparpille, comme quand on déchire entre ses doigts, en mille petits morceaux, une feuille de papier.
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