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Citation de dourvach


C'est vers ces temps-là qu'il a commencé à se hasarder jusque dans les rues de la petite ville, ce qu'il n'aurait pas osé faire auparavant, mais il y avait des choses qui n'étaient pas permises et, à présent, elles l'étaient.
Il y avait des choses qui avaient semblé impossibles et qui ne semblaient plus impossibles.
Vers ce temps, c'est-à-dire vers le milieu de mai, il a commencé à s'aventurer jusqu'en plein centre de la ville ; comme il faisait chaud déjà, il portait des vêtements en toile blanche.
Il tenait à la main une branche qu'il avait cassée en passant dans une haie et ayant encore ses feuilles ou même toute fleurie, quand c'était une branche d'aubépine ou de fusain.
On n'a guère fait attention à lui, les premiers jours, sauf que ceux qui n'avaient pas encore eu l'occasion de le rencontrer se retournanient sur son passage, demandant : "Qu'est-ce que c'est que ce particulier-là ?" mais on leur disait :
-- Comment, vous ne savez pas ? C'est le pensionnaire du docteur Morin...
-- Ah !
-- Il croit qu'il est Jésus-Christ.
On riait. Et lui, continuait sa route, sa branche de feuilles à la main, comme quand on portait autour de Lui des palmes (...)

C.-F. RAMUZ, "L'Amour du Monde", 1925, éditions Séquences (1990) : chap. I (incipit)
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