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3.45/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lunéville (Meurthe-et-Moselle) , le 29/12/1873
Mort(e) à : Lunéville (Meurthe-et-Moselle) , le 17/03/1907
Biographie :

Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort le 17 mars 1907, est un poète français.

À ses études le jeune homme préfère largement la poésie. Il publie son premier recueil Fleurs de neige en 1893, puis Joies grises en 1894 et Le Sang des crépuscules en 1895, trois recueils marqués par l'influence du poète symboliste belge Georges Rodenbach qui préface un recueil. Il fait également de nombreux séjours à Paris, où il fréquente les cercles poétiques et littéraires à la mode, en particulier le salon de José-Maria de Heredia et les célèbres Mardis symbolistes de Stéphane Mallarmé. Alfred Vallette, directeur du Mercure de France, lui confie la rédaction de quelques articles de critique littéraire et artistique et édite ses œuvres : Le Cœur solitaire, Le Semeur de cendres et L'Homme intérieur.

Charles Guérin se consacre désormais entièrement à la littérature, écrit de nombreux poèmes, dont beaucoup ne seront jamais publiés, un projet de roman, des notes diverses de voyage... Il collabore aussi à plusieurs revues et fréquente de nombreux jeunes écrivains : Paul Léautaud, Maurice Magre, Paul Fort, Jean Viollis, Albert Samain, et surtout, à partir de 1897, Francis Jammes, auquel le lie une grande et profonde amitié et qui est le dédicataire de plusieurs poèmes.

Un amour passionné et malheureux, mais surtout une sensibilité irrémédiablement mélancolique et une santé fragile épuisent vite le poète, qui meurt prématurément d'une tumeur au cerveau, à l'âge de 33 ans, en 1907.
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Gu%C3%A9rin_%28po%C3%A8te%29
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Charles Guérin. L'amour nous fait trembler.


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Charles Guérin
L'AMOUR NOUS FAIT TREMBLER COMME UN JEUNE FEUILLAGE

L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage,
Car chacun de nous deux a peur du même instant.
" Mon bien-aimé, dis-tu très bas, je t'aime tant...
Laisse... Ferme les yeux... Ne parle pas... Sois sage...

Je te devine proche au feu de ton visage.
Ma tempe en fièvre bat contre ton coeur battant.
Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant
Ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage.

Ecoute au gré du vent la glycine frémir.
C'est le soir ; il est doux d'être seuls sur la terre,
L'un à l'autre, muets et faibles de désir.

D'un baiser délicat tu m'ouvres la paupière ;
Je te vois, et, confuse, avec un long soupir,
Tu souris dans l'attente heureuse du mystère.
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Charles Guérin
IL A PLU. SOIR DE JUIN. ÉCOUTE

Il a plu. Soir de juin. Ecoute,
Par la fenêtre large ouverte,
Tomber le reste de l'averse
De feuille en feuille, goutte à goutte.

C'est l'heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L'odeur de vanille qu'exhale
La poussière humide des routes.

L'hirondelle joyeuse jase.
Le soleil déclinant se croise
Avec la nuit sur les collines ;

Et son mourant sourire essuie
Sur la chair pâle des glycines
Les cheveux d'argent de la pluie.
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Charles Guérin
LE VENT EST DOUX COMME UNE MAIN DE FEMME

Le vent est doux comme une main de femme,
Le vent du soir qui coule dans mes doigts ;
L'oiseau bleu s'envole et voile sa voix,
Les lys royaux s'effeuillent dans mon âme ;

Au clavecin s'alanguissent les gammes,
Le soleil est triste et les coeurs sont froids ;
Le vent est doux comme une main de femme,
Le vent du soir qui coule dans mes doigts.

Je suis cet enfant que nul ne réclame,
Qu'une dame pâle aimait autrefois ;
Laissez le soleil mourir sur les toits,
Dormir la mer plus calme, lame à lame...
Le vent est doux comme une main de femme.
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Charles Guérin
L'hiver a, cette nuit, une odeur de printemps.
J'ai pour rêver ouvert ma fenêtre. J'entends
Le vent qui semble fuir sur un voile de soie.
Les pins murmurent, l'air embaume, un chien aboie.
Le silence est une urne où tombe chaque bruit.
Et mon cœur sans amour se gonfle, ô tendre nuit !
Je les bénis, ceux-là qui, dans cette même heure,
Ont poussé les volets chantants de leur demeure,
Et respirent l'espace et regardent le ciel,
Et goûtent à s'aimer un moment éternel.
Leur âme en se mêlant aux étoiles s'enivre :
« Ah disent-ils, qu'il est, cette nuit, bon de vivre !... »
Et le vent caressant traverse leurs cheveux.

Recueil : Le semeur de cendres (1901)
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Charles Guérin
J'AI CROISÉ SUR LA ROUTE OÙ JE VAIS DANS LA VIE

J'ai croisé sur la route où je vais dans la vie
La Mort qui cheminait avec la Volupté,
L'une pour arme ayant sa faux inassouvie,
L'autre, sa nudité.

Voyageur qui se traîne, ivre de lassitude,
Cherchant en vain des yeux une borne où s'asseoir,
Je me trouvais alors dans une solitude
Aux approches du soir.

Tout à coup, comme à l'heure où le vent y circule,
L'herbe haute a frémi sur le bord du fossé,
Et, près de moi, sortant soudain du crépuscule,
Les deux soeurs ont passé.

Poursuivant sans répit leur marche vagabonde,
Des régions de l'ombre aux rives du matin
Elles portaient ainsi leurs oeuvres par le monde,
Servantes du Destin.

D'un sourire cruel m'ayant cloué sur place,
Je les voyais déjà décroître à l'horizon
Que j'éprouvais encor, plein de flamme et de glace,
Un horrible frisson.

La dernière alouette a crié dans les chaumes ;
Et j'ai repris, d'un oeil craintif tâtant la nuit,
Le chemin où, parmi les pas des deux fantômes,
L'Inconnu me conduit.
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Charles Guérin
Il est si tard

Il est si tard, il fait, cette nuit de novembre,
Si triste dans mon cœur et si froid dans la chambre
Où je marche d'un pas âpre, le front baissé,
Arrêtant les sanglots sur mes lèvres, poussé
Par les ressorts secrets et rudes de mon âme !

La maison dort d'un grand sommeil, l'âtre est sans flamme ;
Sur ma table une cire agonise. Et l'amour,
Qui m'avait, tendre espoir, caressé tout le jour,
L'amour revient, armé de lanières cruelles,
Lacérer l'insensé qu'il berçait dans ses ailes.

Ô poète ! peseur de mots, orfèvre vain,
Ton vieil orgueil d'esprit succombe au mal divin !
Tu rejettes ton dur manteau de pierreries,
Et déchirant ton sein de tes ongles, tu cries
Ton immense fureur d'aimer et d'être aimé.

Et jusqu'à l'aube, auprès d'un flambeau consumé,
Et promenant ta main incertaine et glacée
A travers les outils qui servaient ta pensée,
Dans le silence noir et nu, pauvre homme amer,
Tu pleures sur ton coeur stérile et sur ta chair.
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Charles Guérin
JUIN FLAMBOIE

Juin flamboie. Étendu dans la prairie en fleur,
Je rêve au bord d'une eau charmante de lenteur
Où les brins d'herbe font des arches d'émeraude.
Le soleils brûle, l'air pèse, la terre est chaude.
Mon regard, attentif sous l'ombrage des cils,
Observe l'araignée à l'affût dans ses fils,
Et la ciguë avec sa blanche ombrelle où bouge
Un insecte luisant et rond comme un grain rouge.
Je respire. Le vent par larges souffles lourds
Propage sur les prés des ondes de velours.
Une troupe de beaux papillons entrelace
Des guirlandes de fleurs sans tiges dans l'espace.
L'herbe que mon œil proche explore m'apparaît
Mystérieuse ainsi qu'une obscure forêt.
Dans cette demi-nuit verte, les sauterelles
Traînent leur ventre rose et font plier les prêles...
Puis, vaincu par l'immense ardeur du firmament,
Je m'endors, et mes yeux gardent en se fermant
La vision d'un clair village sur la côte
Et du ciel bleu qui rit à travers l'herbe haute.
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Charles Guérin
J'ÉCRIS ; ENTRE MON RÊVE ET TOI LA LAMPE CHANTE

J'écris ; entre mon rêve et toi la lampe chante.
Nous écoutons, muets encor de volupté,
Voleter un phalène aveugle dans la chambre.
Ton visage pensif est rose de clarté.

Tu caresses les doigts que je te laisse et songes :
" Si vraiment il m'aimait ce soir, écrirait-il ? "
Tu soupires, tes mains tressaillent, et tes cils
Palpitent sous tes yeux en fines grilles d'ombre.

Je devine un chagrin secret, et je t'attire ;
Tu fais sous mon baiser un effort pour sourire,
Et voici que, longtemps, le coeur lourd de sanglots,

Silencieuse et sans vouloir être calmée,
Tu pleures, inquiète et jalouse des mots
Qui te parlent de notre amour, ma bien-aimée.
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Charles Guérin
NE MÊLE PAS L’ESPRIT AUX CHOSES DE LA CHAIR

Ne mêle pas l'esprit aux choses de la chair. 

Sache, aux moments secrets où le corps est en fête, 

Redescendre à l'obscur délire de la bête.

Tumultueux et sourd et fort comme la mer,

Laisse gronder tes sens en orgues de tempête,

Et que sous l'onde en feu de tes baisers halète

L'orgueilleuse impudeur de la beauté parfaite. 

Il faut qu'au fond des soirs lourds et silencieux

Où la bouche à la bouche enfin veut être unie, 

Tu puisses concentrer tout en toi l'harmonie

Qui fait chanter le char des nuits sur ses essieux, 

Que l'éternel effort des êtres t'aide à vivre 

Au delà du désir humain, que ton sang ivre

Murmure comme l'eau, les blés et la forêt : 

Emplis-toi, comme un broc qu'on plonge au puits, d'un trait ; 

Alors la nuit d'amour éteindra ta pensée, 

Ta chair que la nature étreint en épousée 

Bourdonnera sans fin d'une immense rumeur :

Sois simple et grand ; ton grain porte un monde, semeur !
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Charles Guérin
GOÛTE, ME DIT LE SOIR DE JUIN AVEC DOUCEUR

Goûte, me dit le Soir de juin avec douceur,
Goûte ma reposante et secrète harmonie,
Et forme tendrement ton âme et ton génie
Sur le ciel d'où je viens avec la Nuit ma soeur.

Regarde-nous marcher au bord de la colline,
Comme un couple inégal de beaux adolescents
Sur mon épaule, avec des gestes languissants,
La Nuit lente à me suivre en soupirant s'incline.

Respire les parfums frais et délicieux
De toute l'herbe en fleur que nos pas ont foulée ;
Fonds-toi dans l'ombre bleue où ma soeur étoilée
Disperse les lueurs tremblantes de ses yeux.

Ô poète ! voici la grâce et le mystère :
Accueille-nous, demeure avec nous jusqu'au jour,
Car c'est pour féconder ton rêve de l'amour
Que le Soir et la Nuit descendent sur la terre.
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