Bon voilà décortiquée la vie du ministre de la culture, André Malraux.
D’abord, il faut savoir qu’il fut ministre d’Etat chargé des Affaires culturelles (1959-1969), ce qui n’est pas rien et que même s’il ne bénéficiait pas de sommes folles, la culture qu’il défendait avait du lustre.
De toutes les façons, dans l’Histoire de France récente, on ne retient que deux ministres de la culture, lui et Jack Lang. Les autres, les nombreux autres, Tasca, Guy, Giroud, Albanel, Aillagon, Donnedieu de Vabres, d’Ornano, Trautmann, Douste Blazy et j’en oublie, sont demeurés dans les limbes.
Il faut dire que Malraux avait du panache, il savait parler au nom de la France et défendre notre apanage avec force, conviction et littérature.
Et ce malgré le drame épouvantable, la mort de ses deux fils en 1961.
L’essai de Charles-Louis Foulon est fouillé, précis, minutieux.
Il met à jour la grande amitié qui unissait le général de Gaulle à Malraux. Et cette grandeur de la France qu’ils défendaient tous deux, chacun à leur façon.
Les grandes expositions étaient géniales. Les voyages de la Joconde ou de la Vénus de Milo, une réussite qu’on a copiée depuis.
Les maisons de la culture étaient également un idée utopique, qui n’a jamais trouvé le financement pour se développer.
Il reste aussi les grands discours et on se souvient de celui qu'il prononça à l'entrée des cendres de Moulin au Panthéon (1964).
Bon, dans un article récent du Figaro sur ce livre, un certain Paul-François Paoli reproche à Malraux d’avoir sous-estimé les actes criminels des Russes, des Chinois et de Mao. Dont acte. Il n’était pas le seul à l’époque et nombre d’intellectuels ont continué à cautionner ces régimes, cela ne l'excuse pas pour autant.
Mais ce monsieur Paoli serait bien inspiré de conseiller l’actuel locataire de la rue de Valois, le sieur Mitterrand, il y a matière.
Ceci dit, sa rencontre avec Mao fut un superbe outil de communication et on est bluffé par le tour que Malraux joua aux journalistes.
Cet essai vaut le détour, il permet de comprendre beaucoup des ressorts actuels de notre culture, il y a encore beaucoup de décrets et de lois votés sous son ministère qui perdurent toujours.
Et surtout de nous souvenir qu’en ce temps-là, la culture avait un sens, une force et une nécessité qu’actuellement l’image a balayés, saccagés et annihilés.
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