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Citation de PiertyM


Quant à Henriette... Non, je ne serai point fat. Elle était vicieuse, perverse ; elle se croyait abandonnée. Elle m’a pris parce que j’étais là, sans préférence, hâtivement, par une rage goulue de mal faire.
Ô mystère ! Nous aurions donc subi l’attraction de nos seuls vices ? Nous nous serions unis dans une mutuelle curiosité du crime, dans un goût commun de trahisons, de bassesses, de vilenies ? Nous n’aurions eu pour but et pour mobile que la satisfaction de nos pires instincts ?
Question.
Comment se fait-il alors – je le demande aux moralistes – que notre union criminelle, haïssable, déshonorante pour la maîtresse et pour l’amant, nous ait donné de telles voluptés, de si profonds enivrements que nous n’en aurions pas obtenu de plus troublants si elle eût été légitime ? Si nous ne nous sommes pas aimés, si nous avons été deux lâches et bestiales créatures ruées à l’appât d’on ne sait quelles innommables et ridicules convulsions spasmodiques, pourquoi la combinaison de nos deux perversités nous a-t-elle jetés dans une inoubliable exaltation de l’esprit et des sens – exaltation que nous avons goûtée si infinie, si délicieuse qu’il est impossible de rêver quels bonheurs plus réellement divins pourraient être réservés à l’auguste communion de deux chastetés frissonnantes ?
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