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Citation de Jacopo


Madame,
Je trouve sur ma table, en rentrant à Paris après une longue absence, les volumes de M. Secrétan et votre lettre qui, ne venant pas par la poste, a été maladroitement gardée par la concierge. Vous m'avez jugé bien indifférent ou négligent, et il s'en faut ici que je le sois. Je vous remercie de grand cœur du don que vous m'avez apporté de Suisse et de l'occasion que vous m'offrez de faire connaître mes ouvrages à une personne que j'honore et dont j'estime le talent depuis longtemps. Je suis même le très anciennement obligé de M. Secrétan : il a le premier rendu compte de mes Juvenilia de philosophie dans un journal d'alors : le Semeur, et cela avec une extrême bienveillance. Et il l'a peut-être oublié, mais je m'en souviens toujours. Je vais lui écrire pour m'excuser de n'avoir pas répondu plus tôt à son présent d'auteur, et aussitôt qu'auront paru mes deux gros volumes de morale, je les lui expédierai avec ceux des Essais. Ce sera dans quelques jours. Je remettrai cette même Morale chez vous dans les 24 heures de son apparition en librairie. Vous y trouverez les questions qui nous séparent de M. Secrétan et celle qui me rapproche beaucoup de lui, quoique sur un théâtre différent du sien, traitées avec tout ce que je peux avoir d'indépendance d'esprit et d'amour de la vérité. Il me tardera beaucoup de savoir si ces volumes obtiendront la même faveur que leurs ainés, de vous, Madame, qui êtes la personne du monde à laquelle Je voudrais peut-être le plus rendre mes vues acceptables en ce qu'elles ont de contraire au courant qui emporte le monde.
Agréez l'expression de mon affectueux respect.
C. RENOUVIER.
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