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Critiques de Charles Wiener (3)
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Voyage au Pérou et en Bolivie (1875-1877)

Merci à Babelio et aux éditions Gingko pour ce partenariat. Il est bien difficile d'écrire un billet sur un récit de voyage aussi touffu aussi me contenterai-je de décrire les faits qui m'ont le plus étonnée ou marquée.



Je m'intéresse depuis longtemps à l'Amérique du sud mais dans des domaines restreints et bien précis : l'archéologie et tout ce qui se rapporte à l'époque précolombienne, la nature et les peuples autochtones d'aujourd'hui.



L'un des plus grands naturalistes et explorateurs, Alexander Von Humboldt, est un peu la cause de cet engouement. Je possède malheureusement très peu d'ouvrages complets sur chacune des anciennes civilisations. Ce récit de Charles Wiener (né en Autriche mais vivant en France), que je ne connaissais d'ailleurs pas, tombait donc à pic. Il parcourut les terres de l'ancien empire Inca, l'occasion pour moi d'arpenter à nouveau ces territoires.



Son témoignage est intéressant à plus d'un titre. D'abord, il parcourt des pays qui commencent à souffrir nettement du monde moderne et de la colonisation : un peu partout commencent à se développer de grandes plantations et des usines : sucre, caoutchouc et diverses matières premières. De riches propriétaires terriens ou des hommes d'affaires étrangers côtoient les populations les plus pauvres.



Ensuite, ses descriptions des vestiges d'habitations et d'édifices de l'époque précolombienne sont précieuses. Il en rapportera des croquis, des plans, des photos et des objets (près de 4000 !).



Enfin, ses observations sur les populations donnent une assez bonne idée des conditions de vie des différentes classes de la société et des usages en vigueur à cette époque.



Au gré de ses pérégrinations et selon les tribus rencontrées, Wiener fait preuve de compassion et même de respect pour certains autochtones, ou bien d'un complet mépris pour d'autres, qualifié de menteurs, voleurs et fainéants (les métis notamment). En revanche, il a presque toujours un jugement positif chez tous les notables blancs qui lui offrent l'hospitalité, de même que pour les grands propriétaires terriens.



Les castes qui divisent la société au Pérou et en Bolivie sont nombreuses et complexes. J'avais déjà lu semblables constatations chez Fabio Troncarelli dans son ouvrage sur Guillen Lombardo.



La chose la plus incroyable que j'ai apprise est la présence en très grand nombre de "coolies" chinois, lesquels se trouvent à l'échelon le plus bas, étant encore moins considérés que les noirs et les métis. Ils étaient plus ou moins considérés comme des esclaves et majoritairement emplyés dans les grandes fermes et les mines; Wiener craint à de nombreuses reprises d'assister à une révolte. Je savais que les Chinois avaient oeuvé par exemple à la construction des lignes de chemin de fer aux Etats-Unis, j'ignorais qu'ils avaient également joué un rôle dans l'essor économique des pays d'Amérique du sud...



Charle Wiener a eu droit à son lot d'aventures : la faim, le froid, les attaques de brigands, les embûches de Dame Nature... Dame Nature justement n'était pas bien appréciée à sa juste valeur. Pour Wiener, un paysage vide de toute présence humaine était lugubre et lui filait le cafard... J'ai été assez choquée par la façon dont il traitait ses mules. Il faisait preuve parfois de compassion envers ses animaux de bât mais ma foi, il fallait avancer coûte que coûte et tant pis pour les blessures et les surcharges.



Pour terminer, quelques mots sur les fouilles archéologiques et découvertes. Ses descriptions et observations sont naturellement fort intéressantes. J'ai noté qu'il se posait de nombreuses questions sur l'utilité de certains édifices et qu'il n'était pas toujours rigoureux dans ses fouilles, menant ses troupes parfois un peu au hasard. A tel point qu'il passa à côté d'un grand site... Peu importe, Charles Wiener a tout de même contribué à l'enrichissement des connaissances sur les civilisations précolombiennes.



Un récit dense et riche qui m'a fascinée et permis d'apprendre encore des choses sur la Bolivie et le Pérou du 18ème siècle.




Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Voyage au Pérou et en Bolivie (1875-1877)

Le récit d'un séjour-voyage, par un professeur de langues que le passé péruvien, notamment Inca, passionne et qui se retrouve chargé de mission scientifique de 1875 à 1877, grâce à des appuis politiques et académiques solides. L'oeil de Wiener est neuf pour la France qui jusqu'ici ne connait que très peu ces contrées, ce qui confère à son témoignage une valeur précieuse, même si, aussi bien, ses analyses traversent le temps, tant les données sont précises dans des domaines variés. L'aventurier côtoie le savant dans ces écrits : de chapitre en chapitre, on voyage, on voit, on situe historiquement, sociologiquement, etc., avec le regard de Wiener. Parti à la recherche du Pérou précolombien (le Machu Picchu notamment), dont il pille, négocie, achète ou simplement reproduit par ses croquis des objets courants ou importants, Wiener rend compte également avec force du Pérou de son époque, à l'aube du colonialisme "triomphant" et de l'industrialisation.
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Voyage au Pérou et en Bolivie (1875-1877)

Un livre dense (plus de 450 pages) que je n’ai pas lu en entier, mais dans lequel j’ai picoré avec plaisir, lisant les passages concernant les lieux que je connaissais.



L’auteur

Charles Wiener est né à Vienne en 1851, en Autriche, il s’installe ensuite avec sa famille à Paris Il devient professeur de langues (français, allemand, anglais) et exerce dans plusieurs lycées londoniens et parisiens à partir de 1870.



Avec l’aide d’appuis politiques solides, il est chargé par le ministère de l’Instruction d’une mission scientifique, la première et probablement la plus célèbre d’une longue carrière de voyageur. Entre 1875 et 1877, alors qu’il n’a que 24 ans, Charles Wiener arpentera le Pérou et la Bolivie à la recherche des vestiges des civilisations précolombiennes.



Le livre

A son retour, chargé de plus de 4000 objets et de centaines de dessins, plans et photographies, il publie ce livre véritable carnet de voyage, en 1880. Il a été réédité par les éditions Ginkgo, avec « seulement » une centaine d’illustrations. Cette édition est accompagnée d’une introduction passionnante de Pascal Riviale, spécialiste de l’histoire des voyages en Amérique latine.



Ce que j’en ai pensé

Ce livre allie des descriptions des recherches archéologiques et richesses trouvées au récit d’aventures. L’auteur nous livre également ses ressentis et une présentation détaillée des populations locales. Les illustrations sont de très grande qualité et j’ai aimé lire la description qu’il fait des endroits visités plus de 130 ans avant moi !



Charles Wiener est aussi connu pour avoir « presque » découvert le fameux Machu Picchu, finalement découvert par Hiram Bigham, plus de 35 ans après lui (en 1911).



Incipit

"Voyager, dit-on, est une science. Lorsque, en revenant de mission, on se rappelle le rôle que le hasard, l’intuition en quelque sorte impersonnelle a joué dans les découvertes, on se demande si ce n’est pas plutôt un art."

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