Merci, merci vraiment Babelio et les éditions Folio-Gallimard pour ce livre qui m'a passionné. Quand on aime le cinéma, l'histoire et les relations entre les deux le livre apporte un éclairage remarquable.
Il s'agit ici d'analyser comment au XXème siècle le cinéma s'est mis à rendre compte des événements en train de se passer, mais surtout plus spécifiquement quelles sont les relations entre image et justice.
Ainsi le procès de Nuremberg assigna une place toute nouvelle à l'image, qui était à la fois utilisée comme élément de preuve au cours du procès, mais les témoignages étaient également filmés. Et puis le procès a donné lieu à des films de fiction. le livre analyse comment l'utilisation des images commencée en gros au procès de Nuremberg s'est poursuivie lors du procès Eichmann puis lors des procès en ex-Yougoslavie. Le livre est la réédition enrichie d'un livre paru il y a quelques années, mais l'auteur a ajouté des pages intéressantes à propos du conflit actuel entre la Russie et l'Ukraine.
Le livre, sérieux et savant (beaucoup de notes qui balayent une bibliographie impressionnante dans plusieurs langues) est toutefois clair et accessible. Il y a vraiment un travail d'analyse qui est approfondi et passionnant. Ainsi lors d'un passage emblématique du livre, l'auteur montrer comme un documentaire a été plusieurs fois transformé en analysant le commentaire, les plans etc...Seul regret, le livre devrait, pour être tout à fait logique avec son objet, être accompagné d'un DVD !
Un ouvrage passionnant !
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Les dirigeants nazis ont reconnu précocement que le cinéma était « l’un des moyens de manipulation des masses les plus modernes »(Goebbels, 1934). Des moyens considérables ont alors été réquisitionnés pour soutenir la politique expansionniste de Hitler et remporter également la « guerre culturelle ». Au-delà de la diffusion de valeurs martiales, les images filmiques devaient aussi divertir et faire oublier les rigueurs du conflit. Films historiques et de fiction, documentaires, « actualités », dessins animés, publicités : avec des stratégies de communication extrêmement raffinées, le régime a encouragé le développement de productions cinématographiques aux fonctions complémentaires, et a fait des salles obscures un véritable lieu de « culture populaire ».
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Moi qui suis passionnée d'équitation, j'ai été tout de suite attirée par la couverture représentant un cheval. Je me suis dis, chouette enfin un livre qui parle d'équitation que je ne connais pas ! Mais quelle déception ! L'équitation passe au second plan suite à une histoire totalement platonique à mon goût. Une histoire d'amour qui n'a pas existé. Des personnages plats, sans vraiment d'intérêt. Heureusement 12 h de bus m'ont aidé à le terminer, mais j'en repars déçu. Dommage, j'essaierais un autre livre de cette édition centré sur le monde de l'équitation.
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Je remercie Babelio et les éditions Folio-Gallimard pour la réception de ce livre qui coche toutes les cases de ce que je recherchais : un livre qui parle d'histoire, de justice et de la place du film dans la procédure judiciaire.
C. Delage retrace l'évolution de l'image comme preuve de crimes et pose la question : les images sont elles toujours des preuves irréfutables ?
Delage nous fait remonter le temps jusqu'aux premiers pas de l'information au cinema pour nous faire comprendre les difficultés liées à la valeur de véracité accordée aux images diffusées. Puis il nous emmène aux débuts des films dans le monde judiciaire, notamment par le procès de Nuremberg. Nous en suivons ensuite l'évolution a travers l'histoire par l'étude de leur utilisation dans d'autres grands procès, pour en arriver à l'utilisation des images dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne. Delage retrace ainsi la manière dont les images se sont imposées dans notre société comme preuve et toutes les difficultés qui y sont liées.
Cette une lecture dense, mais très instructive et passionnante.
Comme d'autres, je trouve que, bien que les sources soient indiquées en détail, il est difficile de se faire une idée sans avoir visionné les films en question, ou effectué des recherches poussées en parallèle de sa lecture. Un ouvrage illustré avec au moins des captures des films auraient peut être été un plus.
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