Higgins connaissait tous les chemins de cette forêt épaisse où personne n’osait plus s’aventurer. Son adolescence, en Orient, lui avait permis de maîtriser la peur. Il avait acquis une familiarité avec les hôtes invisibles qui peuplaient ces lieux où l’homme n’avait pas sa place.
En s’approchant d’un des plus hauts chênes, que les bûcherons d’antan avaient surnommé le « Juge éternel », Higgins crut voir dans la pénombre un étrange spectacle.
Il s’arrêta, interloqué. Ce n’étaient tout de même pas les contrariétés de la soirée qui pouvaient troubler sa vue à ce point.
Il avança à petits pas, s’approchant du géant aux branches puissantes.
L’ex-inspecteur-chef n’était pas victime d’une hallucination.
À l’une d’elles était bien accrochée une corde au bout de laquelle se balançait très lentement un pendu.