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Citation de Latias


(...) je voyais deux lignes de la modernité qui polarisaient les énergies. L'une productive, rationnelle, héritée des Lumières et de Descartes, régissait la machine du travail planétaire. Elle épanouissait l'homme en maîtrisant la nature par la technique. Elle était l'aventure prométhéenne du progrès continu que l'industrie poursuivait.
L'autre ligne de la modernité, plus magnétique, était née avec la Révolution et le romantisme en affirmant l'émancipation et l'autonomie de l'individu. C'est la voie de l'art depuis qu'il a quitté les cours royales et les églises, c'est celle de l'écriture comme "expérience des limites". Ce mouvement entre en rupture avec la production, et (avec) l'institution dès qu'elle prive l'individu de son épanouissement. La vision courante de la culture mélange ces deux lignes, mais il y a un monde entre Picasso et Le Corbusier.
Les interprétations du marxisme de cette époque se sont toutes présentées comme si elles étaient les deux lignes, à la fois voulant développer les forces productives tout en libérant l'homme total.
Pour moi, la grande distance entre ces deux lignes repoussait l'idée d'un progrès univoque, d'un sens unique de l'histoire (...). Je commençais à voir la ville comme le produit d'un perpétuel conflit entre la règle imposée par une autorité représentant la collectivité orchestrant ou non une grande ambition et le désordre, la vitalité, l'inventivité des aspirations individuelles et leurs pulsions anarchiques. La beauté des villes, quand elle existe est ce résultat.
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