Au rythme des pas
Lents, réglés, mesurés
Humblement l'on va,
Fragment de nature
Affilié, apaisé
Malgré la fourbure,
Comme un pèlerin
On va son chemin.
Frégate perdue dans les flots
Le soleil ce matin se meurt...
Et flotte la rose au fil de l'eau...
Fragiles tourbillons, les souvenirs s'écoulent
En fugaces lambeaux,
Forgée au plus profond, ma plainte en moi s'enroule
Et m'étouffe en sanglots.
-le 19 août 1815.
Mes très chers parents,
Nous sommes en relâche à Saint-Quentin depuis quelques jours, et j'ai enfin reçu la permission du commandant de me rendre à Paris avec quelques camarades. Nous avons marché, pleins d'enthousiasme à l'idée de voir la capitale, la ville lumière. Arrivant par le nord, après deux jours de marche, nous avons d'abord aperçu St Denis. De Paris, à cette distance, on ne voit que Montmartre, la colline parait comme semée de petites maisonnettes...Cela fait une semaine maintenant que nous sommes ici et nous n'en avons pas épuisé les charmes. Nous avons déjà visité le palais des Tuileries, actuellement résidence royale, celui du Louvre et celui du Luxembourg, sans compter Notre Dame et les Champs Élysées où une partie de l'armée anglaise a bivouaqué...