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Citation de Irisa



Un ouragan, c'était donc une nuée d'oiseaux très haut dans la nuit, un essaim blanc qui s'approchait dans un grand bruit et soudain ne fut plus que la crête d'une vague énorme qui bondit sur le bateau. Un ouragan, ce furent les cris et les pleurs dans le noir sous le pont et la puanteur acide des vomissures. Ce chien qui devint fou dans les paquets de mer qui s'abattaient, et déchiquta les tendons d'un marin. L'écume se referma sur la blessure. Un ouragan, ce fut le voyage jusqu'à Tomes.
Bien qu'il chercha même de jour, et en tant d'endroits du bateau de plus en plus éloignés, à s'évader de ce tourment en sombrant dans l'inconscience, ou simplement dans un rêve, Cotta ne trouva le sommeil ni dans la mer Egée, ni après, dans la mer Noire. Quel que fut le moment, dès que son état d'épuisement lui donnait cet espoir, il s'enfonçait de la cire dans les oreilles, nouait une écharpe de laine bleue sur ses yeux, se laissait retomber et comptait ses respirations. Mais la houle le soulevait, comme elle soulevait le bateau et soulevait le monde entier, loin au-dessus des bouillonnements salés de la route écumeuse, gardait tout suspendu le temps d'un battement de coeur, puis laisser retomber le monde, le bateau et l'homme épuisé dans le creux d'une vague, l'insomnie et la peur. Personne ne dormit.
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