Avec Le vide en Face on découvre un roman dans la lignée directe de Benoit Philippon (Mamie Luger/Cabossés/Joueuse), un thriller sombre, noir, qui grince et qui appuie là où ça fait mal, le tout porté par une plume fluide, cash, cinglante et qui dégage de la poésie même dans les moments les plus atroces (où comment trouver poétique une scène de crime)
L'action se passe dans le Nord, chez moi (pardon, "chez mi"). Tout y est tellement bien décrit que j'y ai retrouvé jusqu'à des souvenirs d'enfance et des repères géographiques, visuels et olfactifs auxquels je pensais être la seule a accorder de l'importance #teamchicoréedanslecafé
A travers ses (trop peu nombreuses) 116 pages, on découvre une sombre enquête, dévoilant des personnages aussi attachants que torturés qui subissent les affres de la vie avec acceptation, résiliation ou rebellion et qui chacun à leur façon doivent composer avec le vide en face.
Alors soyons franc, il est court, il est bien, il est autodédité et il est prometteur.
Il vaut le coup d'œil et l'auteur est à surveiller parce que des styles à la Philippon dans un 1er ouvrage ça va envoyer du lourd une fois maturé (ou ça va créer un psychopathe au choix).
Vous l'aurez compris, je vous le conseille et vous souhaite une bonne virée au cœur de la chaleur (sanglante) de ma région.
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Voilà un polar qui brasse beaucoup de thèmes. Roman de détection ? Thriller ? Roman social ? Psychologique ? Noir ? Régional ?
La réponse est oui à toutes les questions...
Le pitch ? Stéphanie Degester, une commandante de police considérée comme une pointure va pour la première fois se retrouver déstabilisée dans une enquête qui va la toucher au plus profond d'elle-même. Elle sera aidée par son touchant et maladroit binôme, le lieutenant Thomas Delval …
C'est peu de dire que Christophe Menet en mixant tous les thèmes cités plus haut s'attaquait à une véritable gageure pour son premier livre.
Il y réussit pourtant, pervertissant même les codes, ce qui rend son livre apte à séduire nombre de publics et nous permettra de guetter avec intérêt ses prochaines parutions ; Ce qui frappe en premier lieu dans ce roman c'est l’atmosphère qui y règne. On y retrouve un mélange de Georges Simenon (pour une description réussie des mœurs provinciales des petits bourgs), de Claude Chabrol ( l'humour caustique avec lequel l'auteur peint certaines situations et les mesquineries citadines) et même une acrimonie à la Jean-Patrick Manchette lorsqu'il s'attache à nous conter es pressions que subit une flic municipale que subit une policière municipal qui a voulue trop bien faire son boulot..
Notons aussi le soin avec lequel nous sont évoqués les décors de cette région du Nord avec ses paysages sans bout, ses campagnes perdues, ses villes désindustrialisées et défigurées par le chômage mais aussi ses habitants chaleureux (enfin pas toujours). Les amateurs de littérature régionalistes , même surpris devraient y trouver leur compte.
Les personnages sont décrits avec une empathie certaine et beaucoup de pudeur. Aucun voyeurisme là-dedans mais on s'attache à eux que ce soit Stéphanie et sa terreur de la solitude , son adjoint Thomas et son combat pour acquérir une confiance envers lui-même (merveilleuses lignes sur ses rapports avec ses parents, un peu collants) ou d'autres encore qu'on aura l'impression de connaître à la fin du livre. Et ce portrait émouvant d'un jeune marginal, abandonné par tout un village alors qu'il est le seul à être clairvoyant sur une situation honteuse. Le lecteur aura envie de connaître ce que deviennent certains et en maudira d'autres pour les avoir trompés.
Tout cela, on le devra à la plume de Thomas Mellet qui sait tenir son intrigue de bout en bout et nous surprend par des coups de théâtre qui ne sont pas téléphonés.(incroyable dénouement!) Une fois ce livre commencé vous aurez du mal à le lâcher avant le mot Fin. Une vraie réussite à emmener pour vos vacances. Et une lecture à recommander à tous les amis.
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J'ai dévoré en quelques heures ce roman. Le rythme est agréable et les personnages attachants. L'intrigue est solide et "l'arrière-propos" est plutôt finement distillé. J'ai par ailleurs reconnu ma région d'origine, qui sert d'arriere-plan sans tout envahir. Paisiblement ennuyeuse, comme dans mes souvenirs.
Un bon premier roman.
Je suis curieuse de voir la suite.
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