Il est difficile de reconstruire en détail le complot qui a conduit à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Les assassins eux-mêmes ont tout fait pour effacer les traces qui ramenaient à Belgrade. De nombreux survivants ont refusé de parler de leur rôle, d’autres ont exagéré ou minimisé le leur, ou brouillé les pistes en entretenant le flou, produisant un maquis de témoignages contradictoires. La mise en place du complot lui-même s’est faite sans aucun document écrit : pratiquement tous ceux qui y ont pris part avaient l’habitude d’évoluer dans un milieu obsédé par le secret