C'est aussi par le rejet, le dégoût ou la peur qu'elle créent chez les autres que les maladies nous atteignent dans notre image de nous-mêmes. [...]
Comment concevoir dès lors le soin? Comme une aide et un soutien dans l'effort pour se réapproprier soi-même. Soigner, c'est alors donner à l'ancien malade le courage de dépasser l'angoisse qu'il ressent dans un corps qui n'est plus le sien et qui lui incombe pourtant. L'aider à aimer et à habiter ce corps m. Le soignant a ce pouvoir d'investir ce corps de valeurs ou d'en révéler des capacités encore inconnues du patient. Le paradoxe du soin tient alors dans le fait de l'accompagner pour qu'il apprenne à être seul, à se supporter lui même dans tous les sens du terme: Se réconcilier avec lui même et ne plus craindre de s'effondrer sans tuteur extérieur.