Sous le verbe ténu
Le récit tremble de mon île
au loin sous le verbe ténu
réconciliée
qui tait sa victoire fragile
sa tendresse sa beauté nue
aux poings liés
Le monde s’est clos désormais
à la rumeur indécidée
de mon enfance
et sur les grèves que j’aimais
le reflux morne des cités
meurt en silence
Le livre enfin surgi des cendres
du ciel à vif et du sang pâle
des temps arides
vibrant du chant de la calandre
griffe d’un rêve de cristal
la nuit limpide
(Christian Viredaz)