PRÊTE-MOI TON VISAGE,
QUE J’APPRENNE À ME VOIR
I
Un autre vient est venu
qui délie tes ombres
occupé qui peut savoir ? à résoudre
cette futile inéquation de l’apparence
Le pouce ou la spatule
creusent dans la glaise d’où tu viens
où tu retournes
Potier de l’inconnaissable
tapi au centre d’un objet encore à naître
mais empli déjà goutte à goutte de l’eau du temps
: amphore à quoi s’épuise la soif de vivre
Le visage s’étoile dans une cage de lignes
une sorte de ciel enfermé sur soi
espace compté de l’être
une misère de secrets à peine
Le pire : les sentiments
Ou l’or dessine le visage de rois
par-delà l’absence le pourrissement la cendre
: des assiettes en forme de masques
pour les agapes de la mort
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