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Citation de Charybde2


Papa avait fermé les yeux et attendu la violence.
Une seconde avait passé. Réalisant qu’il n’était pas encore mort, il eut comme un sursaut.
Dans un élan désespéré, il poussa Eyob qui en arrière trébucha, chavirant tout surpris alors qu’une voiture apparut dans son dos. Le petit frère du Caïd heurta de plein fouet le pare-brise, jambes contre pare-chocs, coude contre capot, enfin tête contre vitre. Il y eut un bruit de freins comme un hurlement en même temps que le passage d’un train, puis le premier rebond du corps. Après un nouveau heurt, Eyob s’en alla rouler sur le goudron plus loin, où il resta immobile.
La voiture était stoppée au centre de la rue.
Derrière le pare-brises en miettes, le conducteur était invisible. Il ne donnait signe de vie. Les deux valets sidérés se tournaient en direction de Papa qui était déjà loin.
Il courait avec son sac cognant contre son dos, déviant du passage habituel en direction des terrains vagues. Il ne pouvait fuir chez sa mère. Bientôt, il aurait à ses trousses le grand frère, le Caïd, et ses chiens de combat. Il ne voulait pas déchaîner l’Enfer contre elle.
Papa ne pensait plus. Il courait simplement avec son coeur qui battait à tout rompre. Il n’arrivait pas à respirer sinon par à-coups. Il était un corps pur, un qui se meut tout droit, une masse lancée vers l’infini et que la peur avait transformée en flamme.
Tout était perdu.
Il venait de tuer le frère de l’homme le plus dangereux du monde.
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