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Citation de Tandarica


Constantin Severin
II. ANDANTE

1.
tout ce que tu cherches se cherche en même temps que toi
jusqu’à ce que les chemins se dépouillent
en cascades silencieuses
sur le côté lunaire de l’être

tout ce que tu vois se voit en même temps que toi
jusqu’à ce que la pluie de regards dessine
des sens robustes
avec un aveuglement si frais

tout ce que tu entends s’entend en même temps que toi
jusqu’à ce qu‘un tourbillon d’oreilles
te submerge la tête
meurtrie par le silence

tout ce que tu effleures s’effleure en même temps que toi
jusqu’à ce que la peau en fébrile concentration tactile
recouvre le sens des mots
de plaies luminescentes

tout ce que tu sens s’inhale en même temps que toi
jusqu’à ce qu’ une forêt de lilas
explose dans tes narines
attentives

2.
tonnerre de mai
jeune fille dans la baignoire remplie
de la rosée d’une forêt de lilas

3.
je ne peux plus toucher les muscles argentés
du verbe “être“
- saut blanc comme la foudre d’été
à deux syllabes –
et Ton nom coagule mes mains
dans une page sans contours
maintenant au – delà et uniquement

tu m’as donné un cheval
mot aux machoires allongées
tatouage cinétique des collines
mais son corps a éparpillé
ses voyelles éthérées et chaudes

je voyais une muraille de lettres au levant
et les nuages tournoyant
au dessus de rues d’écume

4.
entre les lignes d’univers du cri
reste la nuit comme des flammes invisibles sur la ville
tu te retournes vers le brouillard de soie
flottant sur le dos d’un cheval

et ta moitié gauche est faite de rosée
qui dégouline sur le pays innocent
à l’architecture montante
du nom des amoureux

des lignes du cri prend forme
le moulage du visage reverbéré
dans les rues remplies d’une mousse d’échos

et dans l’ombre rougeâtre du pont
ay l’ombre de calcaire
qui encercle ton être

5.
elle était une image en transe
c’était le mot et la radiographie du mutisme
le masque rempli de rêve
personne dans personne dans personne

elle était si belle
son corps traversé par la pensée de l’univers
comme un poème qui courbe son temps
dans le devenir du sens

elle était un enfer d’innocence
et j’entendais que l ‘ombre de son visage se retire
dans les miriades de
flashes sensitifs des mains

une caresse c’était bien un acte cosmique
elle était presque rien
et pourtant et pourtant
le son de l’épiderme dévorait toute la laideur des murs

6.
quand je l’embrassais
le lit de lilas blanc
coulait vers les nuages

7.
ceci est ma demeure
l’immense étendue d’un nom
terrasse à l’ombre craquelée
à la hauteur du coeur

j’y suis rêvé par le plasma sonore
aux mains tranchées dans le rêve
les lignes de la destinée coulent sur la page qui transpire
un regard permanent écorché aux yeux

rien à faire
les mouvements sont enfermés dans les axiomes des cobayes
les mots exhalent des trains volatiles
vers une gare aux départs suspendus

8.
usée par les vieux paysages
la terre jaune atomisée de textes
tremble rideau fluide dans la chambre
répétant le froissement des feuilles l’automne

ta bouche pulsar calligraphié dans le clair –obscur
mélodieux
la voyelle infinie du nom
qui sépare ton corps de l’aurore

il n’y a plus de présent
rien que la trace d’un passage
la comète qui ouvre le angle des choses
dans un océan de trajectoires historiques

comment peut –on arrêter la métastase de l’illusion
maladie qui fait enfler ton regard et tes mains
ville écrasant des routes cachées dans le sang des enfants

ce n’est qu’en entendant tes pas à travers les images
que j’essaie d’interrompre le cours de la réalité
par des constructions de langage
de toute façon l’imagination n’est pas un mur
à travers les mots poreux
pénètrent les gracieuses tiges des vannes pneumatiques

les pétales au parfum abstrait des ventilateurs
l’arc – en – ciel de l’huile
la rivière magique de la matière
les grands champs de calcul
l’air bétonné de bruits vapeur vibrations

le cœur n’a pas la couleur de la nature

(traduit en français par Elena Brânduşa Steiciuc et Jean François Duclos)
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