Je l'avoue, je n'avais qu'un lointain souvenir d'Oriana Fallaci, me rappelant seulement l'avoir aperçue à l'époque sur le plateau d'Apostrophes pour un de ses romans qui furent des best-sellers dans les années 70/80 mais que je n'avais pas lus. C'est donc vierge de toute connaissance que j'ai abordé cette biographie.
Ecrire une bonne biographie est un exercice compliqué. Comment rendre justice à une vie ? Quel point de vue adopter ? Narration critique ? Hagiographique ? Linéaire ? Transversale ? S'effacer derrière son personnage ou fouiller pour lui faire dire ce qu'il a peut être caché ? Cristina de Stefano devant la personnalité d'Oriana Fallaci choisit la simplicité : de la naissance à la mort, en essayant d'être le plus objective possible, estimant que la vie absolument romanesque et fantastique de la plus grande journaliste italienne de son époque (et peut être mondiale) fera de toutes les façons la différence. Et elle a sans doute eu raison pour un lectorat découvrant ce personnage haut en couleur.
Au fil des pages, je n'ai pas arrêté de me dire : Quelle femme ! Quelle vie ! L'adolescente faisant de la résistance dans l'Italie fasciste, deviendra la journaliste mordante, intransigeante, courageuse, qui parcourra le monde et interviewera tous les grands hommes politiques de l'époque, des démocrates jusqu'aux plus infâmes des dictateurs. Elle fut aussi une reporter intrépide qui n'hésitait pas à aller au coeur des conflits, accompagner les soldats durant la guerre du Vietnam, mettre son nez au Liban ou en Israël. On lui devra de magnifiques portraits, pas toujours gentils, de stars en tout genre, un livre étonnant sur la conquête spatiale et des romans ou essais qui diviseront les lecteurs mais connaîtront un succès planétaire.
Elle fut une femme pour qui son sexe ne fut jamais un obstacle. Elle s'est imposée partout, à tous. Son maître mot fut COURAGE. Elle s'imposa comme journaliste dans un pays de machos sans vraiment avoir à utiliser de son charme pourtant évident. Elle devint l'amie des astronautes américains qui emportèrent sa photo sur la lune ( ok, ce n'est pas du courage mais juste un hommage à sa personne). Elle dormit sans problème dans la jungle vietnamienne, seule femme au milieu de trois cents hommes. Elle fut blessée lors de certains conflits mais continua sans faillir son métier de reporter, rapportant au lecteur sa vérité, jamais déformée.
Elle n'eut pas que du courage physique...
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