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Citation de Zebra


page 150 [...] - Tu es étonnant, Den !
Elle lui accorda un regard liquide. Ce n'était pas l'assassin qu'elle voyait, mais le pourvoyeur. Den avait payé cher pour ce regard, mais il ne l'en appréciait pas moins. C'était elle qui était étonnante. Lui, il était vieux et mort, mais elle était jeune et débordante de vie. Quand jadis, il l'avait tenue dans ses bras, elle l'avait subi passivement, mais maintenant il signifiait quelque chose dans la vie de Moira, il l'avait ébloui.
Elle l'avait défié de montrer ce dont il était capable.
Le bras d'un policeman les arrêta à un croisement.
Ils restèrent là, dans la petite maison que formait leur voiture, avec d'autres autos les entourant. Quelle eut été l'excitation horrifiée des deux vieillies dames qui se trouvaient dans la Daimler à côté d'eux, si elles avaient seulement pu savoir ! Pourtant, dans cette rue de Londres, Den et Moira pouvaient parler du crime et Moira pouvait faire des projets d'avenir avec la fortune du mort, sans que personne ne se doutât de rien.
Den écoutait la musique de la voix, sans se soucier des projets. Dans ce palanquin conduit par la reine de Saba, il vivait un moment de bonheur sans mélange. Les beaux oiseaux équatoriaux éblouissaient ses yeux et leurs cris semblaient composer une symphonie pour ses oreilles. Il se remémorait le nègre de la statuette de plâtre qui devait toujours manger sa tranche de melon sur la cheminée de Bloomsbury, à moins que lui aussi ne fût tombé du haut de sa falaise. Den avait également une tranche de melon pourpre dans laquelle il pouvait mordre.
Les crotales d'argent continuaient à tinter. Leur musique gaie et insouciante disait les délices de quitter Londres en hiver pour partir vers le soleil et le luxe.
- Après tout, dit Moira, l'argent est fait pour être dépensé. Pour ce que ça lui a servi d'économiser, à ce vieil avare ! Quelque chose se présentera bien, avant que nous n'en ayons plus.
Den pourvoirait.
- On ne vit qu'une fois et il faut tirer le meilleur parti de notre existence !
- Oui, dit Den, mangeons, buvons et soyons gais !
Quelle ironie dans cette invitation à la fête ! Den avait vécu une vie et maintenant il en vivait une autre. [...]
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