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Critiques de Damien Millet (5)
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La crise, quelles crises ?

Il n’y a jamais rien d’inexorable en politique



À l’exposition de la crise financière et de la récession, comme fourmillement surgi du néant, ou comme élément marginal du fonctionnement du système capitaliste, Damien Millet et Éric Toussaint soulignent« L’interconnexion des crises à l’échelle mondiale ».



Ils insistent, à juste titre sur la crise alimentaire, la crise écologique et climatique (« bien que la crise trouve son origine dans les pays les plus industrialisés, les populations des pays ”pauvres” seront plus fortement touchées que celles des pays ”riches” »), la crise migratoire et la crise institutionnelle internationale.



Damien Millet et Éric Toussaint rappellent les élaborations alternatives « Un autre scénario est tout à fait possible. L’objet de cet ouvrage est de le démontrer en analysant les mécanismes reliant ces différentes crises et de contribuer à dégager les voies qui permettent aux peuples de mettre fin à leur soumission aux grands créanciers et aux grandes puissances. »



Les auteurs détaillent les conséquences de la « grande transformation des années 1980 » et particulièrement du rôle de la dette sur les différentes économies. Puis ils analysent « La crise financière déclenchée en 2007 » en développent leurs propos bien au delà des éléments détonateurs. Ils résument les propositions « écartées par la longue nuit libérale » : arrêt des privatisations et des déréglementations, transferts vers le secteur public, réduction radicale du temps de travail, généralisation des retraites par répartition, politiques salariales, etc…



Cinq noms emblématiques, ceux des ‘‘économistes” responsables de la déréglementation bancaire des années 1990, aujourd’hui appelés à diriger la ”nouvelle politique” américaine illustrent le chapitre quatre « Face à la crise, Barack Obama confie les clés du coffre aux escrocs ». Puis Damien Millet et Éric Toussaint exposent les raisons de la probable nouvelle crise de la dette au Sud « les importantes réserves de changes que les pays en voie de développement (PED) avaient engrangées ces dernières années » ne pouvant jouer longtemps le rôle d’amortisseur



Le chapitre six « La crise alimentaire » permet aux auteurs de critiquer les fausses explications autour de la consommation chinoise et indienne et d’affirmer la triple responsabilité des sociétés transnationales de l’agrobusiness, des groupes financiers et des spéculateurs et des organismes internationaux et des gouvernements du Nord. Les auteurs présentent, entre autres, les contrepropositions de Via Campesina et leurs propres élaborations.



Le chapitre sept aborde la responsabilité du mode de production capitaliste dans la modification du climat. Les auteurs illustrent leurs analyses d’exemples internationaux très précis.



Avant d’aborder les expériences en cours au Venezuela, en Équateur et en Bolivie, Éric Toussaint décrypte la crise de la gauche et le bilan très négatif de la démarche social-démocrate et du désastre stalinien. Il y oppose une démarche anticapitaliste qui « intègre obligatoirement une dimension féministe, écologique, internationaliste et antiraciste ».



En lien avec l’analyse des expériences sud-américaines, l’auteur souligne la nécessité « fondamentale de mettre en place une relation interactive entre un gouvernement de gauche et le peuple, qui doit renforcer son niveau d’auto-organisation et construire d’en bas des structures de pouvoir populaire. » Je ne reviens pas ici sur les analyses détaillées de ces expériences, je renvoie aux articles parus dans Inprécor de septembre/octobre 2009.



L’ouvrage se termine par une description des évolutions du mouvement altermondialiste.



Le livre est complété d’une chronologie sélective (1999-2009) permettant la réflexion sur la réelle marche du monde, loin des faits-divers ou des résultats sportifs, distillés à longueur de journée et embrumant les réalités d’un fantasque nuage dissolvant d’autres possibles.



En annexes : la Charte politique du réseau CADTM International, la Déclaration finale d’octobre 2008 de la Conférence internationale d’économie politique « Les réponses du Sud à la crise économique mondiale » et la Déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux lors du Forum social mondial 2009 à Belém.



Enfin, il convient de lire attentivement les données sur les « Chiffres de la dette en 2009 » dont je reproduis, sans commentaire, la première phrase « Le revenu des 500 individus les plus riches de la planète dépasse les revenus cumulés des 416 millions de personnes les plus pauvres. »



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Les tsunamis de la dette

Cet ouvrage revient sur les événements tragiques suite au tsunami décembre 2004.



Il est nécessaire de comprendre que si les catastrophes sont « naturelles », leurs conséquences sont à mettre en rapport avec l’organisation concrète des sociétés. Les auteurs nous montrent comment les politiques imposées par le FMI et la banque mondiale, ont fragilisé les sociétés, y compris dans les modifications des espaces géographiques « Les rivages protégés naturellement par les mangroves ou les récifs coralliens ont été nettement moins affectés par le tsunami que les régions qui en sont dépourvues »



Les réactions de solidarité à travers le monde, l’aide ponctuelle, quelque fois inappropriée (cf. l’envoi de médicaments inutiles, qui de plus peut déstabiliser les industries pharmaceutiques locales et renforcer à terme les dépendances) ne doivent pas faire oublier que le montant des dons est sans commune mesure avec ceux de la dette. Celle ci, non seulement, n’a pas été abolie mais continue d’augmenter. Les moratoires accordés, qui ne dispense pas du paiement des intérêts, pourraient se révéler encore plus coûteux à terme pour les populations.



Les auteurs nous montrent comment la mondialisation néolibérale est catalyseur de désastres écologiques, économiques et sociaux (chapitre 2). L’insertion des pays, touchés par le tsunami, dans la mondialisation capitaliste déforme les économies, appauvrit toujours plus ces pays (les transferts nets de capitaux se font au bénéfice des pays dominants) et fragilise la majorité des populations.



L’endettement et le service de la dette, la priorité mise sur l’exportation de matière premières agricoles et l’abandon des subventions aux produits de premières nécessités (riz, eau, combustible, etc.) ont des conséquences profondes sur l’organisation sociale des sociétés.



« Le désengagement général de l’État se traduit au final par une sclérose, voir une suppression pure et simple, des organismes susceptibles de réduire les risques, d’alerter efficacement ou de répondre à l’urgence »



Les auteurs complètent cet ouvrage par des analyses détaillées des évolutions de l’Indonésie, de l’Inde, du Sri Lanka et par des notices sur d’autres pays dits en voie de développement.



Le tsunami fait déjà parti du passé et de l’oubli, l’annulation totale de la dette reste une actualité brûlante.
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AAA : Audit, annulation, autre politique

Un livre intéressant où l'auteur déroule sa vision du fonctionnement de l'économie. Sa position sur la dette et sa démonstration sont intéressantes. Un livre à lire.
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AAA : Audit, annulation, autre politique

AAA : le ricanement des hyènes



« Derrière ce AAA, se cachent des régressions sociales de grande ampleur, des violations des droits humains, du sang et des larmes pour les populations les plus fragiles »



Le livre de Damien Millet et d’Éric Toussaint conjugue des analyses de la situation, la construction des dettes « La dette publique a deux causes principales : d’une part la contre-révolution fiscale commencée dans les années 1980 qui a favorisé les plus riches et d’autre part les réponses apportées par les États à la crise actuelle causée par les investissements débridés des banquiers et des fonds spéculatifs », et des connaissances du droit international, la qualification de dette en dettes illégitimes ou odieuses et la possibilité de leur non-remboursement.



La présentation des auteurs ne se limite pas à un constat. En insistant sur la nécessité d’un audit de la dette « Un audit de la dette publique accompagné d’un moratoire sans pénalité sur les remboursements, est la seule solution pour en déterminer la part illégitime, voire odieuse », d’une irruption du contrôle populaire, les auteurs réhabilitent les débats, les choix et les solutions démocratiques.



Si les auteurs reviennent sur la construction des énormes dettes publiques (Grèce : 350 milliards d’euros, France : 1700 milliards ou États-Unis : 11000 milliards), ils n’en oublient pas que cette dette « ne représente pourtant que la partie émergée de l’iceberg : le danger est bien plus grand en ce qui concerne les dettes privées ».



Damien Millet et Éric Toussaint expliquent pourquoi l’Union européenne est plus touchée que les États-Unis. Ce qui prime, c’est non le montant de la dette, mais « la faiblesse des institutions politiques et les caractéristiques de l’architecture financière autour de l’euro ». Ils soulignent que « l’Union européenne se place volontairement au service des marchés financiers » et que pour les économies faibles « l’appartenance à la zone euro s’est transformée en une camisole de force ». Ce type de construction européenne et la libéralisation des marchés a été une orientation politique mise en place à la fois par les néo-libéraux et les socio-libéraux. Doit-on rappeler le rôle des socialistes français au pouvoir dans la déréglementation financière et la construction des marchés comme unique lieu de financement ?



Si l’accent est souvent mis sur la dette des États, « En réalité, le maillon le plus faible de la chaîne de la dette en Europe, ce ne sont pas les États : ce sont les banques ». Les auteurs analysent l’abandon des réglementations strictes, l’inventivité catastrophique des institutions financières (ABS, CDO, CDS, etc), cet échafaudage farfelu qui « a abouti à une authentique débâcle ».



De tout cela découle « Des rafales d’austérité en Europe ». La description qu’en font les auteurs donnent de l’épaisseur à cette autre face de la réalité (recul des salaires et des pensions, privatisations, augmentation des impôts indirects, envolée du chômage, etc), volontairement occultée par les chroniqueurs et les économistes peu critiques.



Ces politiques sont imposées par le FMI, la BCE et les pouvoirs politiques en place.



Les auteurs décryptent le fonctionnement de ces instances « l’exigence de levée de tous ces contrôles (à la circulation des capitaux) par le FMI constitue une violation de l’esprit de ses statuts » ; « la BCE a été voulue totalement indépendante du pouvoir politique » ce qui signifie que le politique a organisé la toute puissance de la BCE et l’a « placée dès l’origine hors du contrôle des peuples… », sans oublier que « les gouvernements qui l’ont créée voulaient réserver au secteur privé le monopole du crédit à l’égard des pouvoirs publics. »



Si les auteurs n’utilisent pas le terme de crise systémique, ils n’en soulignent pas moins que « En 2007, le ciel capitaliste s’est assombri : la plus grande crise depuis les années 1930 a commencé ». Ils mettent en avant le regain des mobilisations populaires, et leur récurrence en 2011. « Mais au-delà de la forme classique de la manifestation avec banderoles et slogans, le mouvement social et politique rebelle a fait irruption dans les rues et sur les places publiques aux quatre coins de la planète. Il a pris une nouvelle forme et de nouvelles appellations : le printemps arabe, les Indignés, le mouvement Occupy Wall Street… »



Damien Millet et Éric Toussaint montrent que « La question de la dette constitue plus que jamais la pierre angulaire du combat pour résister aux plans d’austérité et à la poursuite de la destruction des acquis sociaux » ou pour le dire autrement « Le combat pour briser le cercle infernal de la dette est vital ».



D’où l’importance de l’audit citoyen de la dette. Les auteurs déclinent le caractère largement illégitime de la dette publique dans le chapitre 10 et les accords odieux en Europe au chapitre 11. Ils présentent ensuite « Les leçons des récentes suspensions et annulations de dette » au chapitre 12. « Les suspensions unilatérales de remboursement de dettes sont bien plus courantes qu’on ne le croit en général. L’histoire, y compris récente, est jalonnée d’annulations et de répudiations de dettes » (Argentine, Équateur, Russie, Norvège, Islande). Puis Damien Millet et Éric Toussaint indiquent « Les fondements juridiques pour l’annulation des dettes publiques ». Ils soulignent « Il faut tordre le cou à l’idéologie dominante selon laquelle les gouvernements seraient obligés en toutes circonstances de remplir leurs obligations financières et, de ce fait, seraient contraints d’appliquer les mesures d’austérité imposées par les créanciers afin de dégager les ressources nécessaires au paiement de la dette et à la résorption des déficits publics ». Encore faut-il en avoir la volonté politique !!!



Des analyses des chapitres 10 à 12 découlent politiquement le chapitre 13 « L’audit de la dette, passage obligé ».



L’audit citoyen « est un instrument pour rompre le tabou. Il constitue un moyen par lequel une proportion croissante de la population cherche à comprendre les tenants et les aboutissants du processus d’endettement d’un pays ». Coopération ou non des pouvoirs publics, de nombreuses informations sont disponibles.



Annulation de la dette et autre politique. Damien Millet et Éric Toussaint ne font pas de l’endettement un mal absolu qu’il faudrait éradiquer. L’endettement public est utile au fonctionnement des sociétés, pour autant qu’il serve à mettre en place des politiques discutée et tendues vers le progrès social.



Mais il faut en premier lieu augmenter les recettes fiscales « en luttant contre la grand fraude fiscale et en taxant davantage le capital, les transactions financières, le patrimoine et les revenus des ménages riches ». Sur ce sujet, se reporter à la Note de la Fondation Copernic : Un impôt juste pour une société juste (Syllepse 2011).

Il convient aussi de « réduire radicalement les dépenses d’armement, ainsi que les dépenses socialement inutiles et dangereuses pour l’environnement ». Mais cela ne suffira pas face à la conjugaison d’une crise historique du système capitalisme et d’une crise globale de notre relation à l’environnement. « Mais au-delà, la crise doit donner la possibilité de rompre avec la logique capitaliste et de réaliser un changement radical de société. La nouvelle logique à construire devra tourner le dos au productivisme, intégrer la donne écologique, éradiquer les différentes formes d’oppression (raciale, patriarcale, etc.) et promouvoir les biens communs. »



Dans le dernier chapitre « Construire enfin une autre Europe », Damien Millet et Éric Toussaint explicitent des propositions sur différents thèmes : pour une juste redistribution de la richesse, lutter contre les paradis fiscaux, remettre au pas les marchés financiers, transférer sous contrôle citoyen les banques au secteur public, socialiser les entreprise privatisées depuis 1980, questionner l’euro, réduire radicalement le temps de travail « En diminuant le temps de travail sans réduction de salaire et en créant des emplois, on améliore la qualité de vie des travailleurs, on fournit un emploi à celles et ceux qui en ont besoin. La réduction radicale du temps de travail offre aussi la possibilité de mettre en pratique un autre rythme de vie, une manière différente de vivre en société en s’éloignant du consumérisme », et une autre Union européenne bâtie sur la solidarité « Le premier pas dans ce sens doit consister à annuler la dette du tiers-monde de manière inconditionnelle ».



Un livre complet et simple à lire, un support indispensable aux débats et aux actions. « Seules des luttes sociales puissantes pourront permettre au AAA des peuples de voir le jour afin d’opérer un changement radical de logique à la hauteur de l’enjeu. »



En complément, le précédent ouvrage des auteurs : La dette ou la vie (CADTM http://www.cadtm.org/ et Editions Aden, Liège et Bruxelles, 2011) et un site à consulter http://www.audit-citoyen.org/
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La dette ou la vie

Les questions autour des dettes odieuse et illégitimes sont enfin discutées ouvertement.



Le travail mené, depuis des années, par les animateurs du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) porte ses fruits.



Dans beaucoup de pays, les droits de la majorité de la population, se heurtent aux politiques des gouvernements néolibéraux ou socio-libéraux, du « libre marché », du moins d’État et du FMI. Dans les conditions naturalisées du système et de son fonctionnement, l’argument de la dette insoutenable, pour les générations futures, est brandie comme un problème majeur. Les solutions avancées par les dirigeants de ce monde ne sont pas les seules possibles. Elles ne peuvent être réduite à des techniques d’austérité, de privatisation ou de réduction des droits acquis, souvent mortifères, prônées par les grands de ce monde. Il y a lieu et place pour des débats politiques, des choix démocratiques.



Les argumentaires déployés dans ce livre sont précis et approfondis. Les analyses sont étayées par de multiples données, les situations sont examinées dans leurs multiples dimensions.



Il convient en effet de comprendre comment ces dettes ont été créées, sur quel source de Droit international, sur quels exemples historiques, les populations peuvent s’appuyer pour requalifier les dettes comme odieuses et illégitimes.



21 chapitres : « Historique et perspective de la crise de la dette du nord », « La religion du marché », « Le retour en force du FMI en Europe », « Islande : du paradis à l’enfer grâce aux marchés », « Grèce : Tout un symbole de dette illégitime », « La crise irlandaise : fiasco complet du néolibéralisme », « Europe de l’est : entre pays émergents et Union Européenne », « Pologne, la domination des fonds de pension », « L’Union européenne et la zone euro en crise », « Dette publique de la France : des vérités qui dérangent », « La Belgique menacée par sa dette », « Alternatives pour une Union européenne », « Convergence entre mouvements sociaux en Europe », « États-Unis, antre de la dérégulation financière », « Décennies perdues au Japon », « Quels sont les points communs entre dette publique des pays en développement et dette publique au Nord ? », « La dette publique : une aliénation de l’État », « Dangereuse insouciance pour la dette publique au Sud », « Là où le Sud nous montre la voie », « Comment suspendre le paiement des dettes publiques sur une base légale » et « Comment déclarer la nullité des dettes publiques en toute légalité ».



Le livre est illustré de multiples petits graphes et tableaux présentant les réalités chiffrées.



Les auteur-e-s soulignent que « la participation citoyenne est la condition impérative pour garantir l’objectivité et la transparence de l’audit » sur les dettes, précondition pour son annulation.



Comme le dit Éric Toussaint, nous avons une responsabilité importante « celle d’adopter un ensemble de propositions à la hauteur des enjeux, d’élaborer une stratégie de convergence et d’unité d’action afin d’assurer une sortie de crise anticapitaliste, écologique, antiraciste, féministe et socialiste auto-gestionnaire. » Et nous pouvons nous appuyer sur les nombreux mouvements posant « d’ores et déjà la question de la légitimité de cette dette et de son audit complet en vue de l’annulation de sa partie illégitime. Ce combat-là est essentiel pour poser les bases d’une logique économique et financière radicalement différente ».



Voir aussi le livre d’ATTAC : Le piège de la dette publique. Comment s’en sortir (Les liens qui libèrent, Paris 2011)
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