Passer un savon à quelqu'un doit être une immense satisfaction, sans quoi les enfants seraient autorisés à le faire. Si cette pratique leur est interdite, ce n'est pas qu'ils en soient incapables. Trois ingrédients suffisent. Un peu de temps; d'abord, pour rassembler les reproches à énumérer. Un brin de méthode, ensuite, pour placer ces griefs en bon ordre, afin de les asséner crescendo, avec les compliments associés, sur la tête à savonner. Et enfin de la chutpah, mot signifiant ici : "sacré culot - gonflé d'arrogance -" qu'il faut avoir pour se planter devant quelqu'un et lui passer un savon en règle, alors qu'il est endolori de partout et guère en état d'entendre ce qu'on lui reproche.