AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de KarineMLVL


Les Babayagas rêvent d'être les béguines du XXI° siècle ! Car - et c'est ce dernier point qui pose encore problème pour les quelques institutions réfractaires - leur maison prévoit la non-mixité dans ses statuts. « Il n'y aura pas d'hommes parce qu'à nos âges, ils sont morts! » dit Thérèse avec un rire un brin vengeur...
Mais elle a aussi de bonnes justifications : « Les femmes sont beaucoup plus démunies financièrement que les hommes. Notre projet permet à toutes d'y participer en fonction de leurs moyens. Et puis, nous les femmes, nous avons beaucoup donné... À nos enfants, à nos maris... Nous ne voulons plus pouponner. Alors, maintenant, nous avons envie d'un petit coin à nous. Les hommes et les couples seraient comme un kyste dans un milieu homogène. Par ailleurs, le projet implique une solidarité dans les soins du corps. A-t-on envie d'aider un homme à faire sa toilette? »
Au-delà de la boutade et de la provocation, Thérèse observe que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les femmes vont avoir une période non féconde plus longue que leur période de fécondité.
À travers cette évidence qu'elle est la première à formuler avec une telle clarté, parmi tous les chiffres et les statistiques que les sociologues et les démographes alignent, on comprend bien que Thérèse veut, avec la Maison des Babayagas, montrer comment une période stérile peut encore être féconde. Pour elle qui a eu quatre enfants, porter un projet aussi novateur, révolutionnaire et jubilatoire est un extraordinaire pied de nez à la dictature des ovaires. À quatre-vingts ans, elle se bat pour bâtir sa maison avec la vigueur instinctive de la chatte qui défend ses petits !

(P. 133)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}