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Citation de missmolko1


Le 3 mars 1820, John Brodrick quittait Andriff pour se rendre à Doonhaven, avec l’intention de couvrir les quinze milles de son trajet avant la tombée de la nuit. Il faisait un temps caractéristique du Sud-Ouest : nuages voyageant bas et vent impétueux apportant des averses intermittentes qui tombaient violemment pendant cinq minutes et puis passaient, laissant dans le ciel un coin bleu pas plus gros que le poing et un rayon de soleil qui ne promettait rien.
En ce temps-là, la route n’était que creux et bosses ; John Brodrick, jeté d’un côté à l’autre de la calèche, cria au cocher de faire attention, s’il n’avait pas envie de leur rompre le cou à tous deux et de les faire atterrir dans le fossé pour la nuit.
On parlait constamment de la construction d’une nouvelle route, mais l’affaire en restait là, comme toutes choses dans le pays. D’ailleurs, le gouvernement ne donnerait jamais un sou pour l’amélioration des routes ; en fin de compte, les frais retomberaient sur lui, Brodrick, et sur les autres propriétaires. Malheureusement, aucun de ceux-ci n’avait assez d’énergie pour délier les cordons de sa bourse ; réussissait-on à les en persuader, ils le faisaient de si mauvaise grâce, ils se plaignaient avec tant de véhémence de la dureté des temps, des loyers en retard et de la nonchalance de leurs tenanciers, qu’il valait mieux ne pas s’en occuper et laisser la route devenir semblable aux marais des environs de Kileen.
Pourtant, il y aurait bientôt des élections à Slane, et si Hare désirait conserver son siège – ce qui était certainement le cas – John Brodrick lui ferait comprendre que l’on n’est pas élu pour ne rien faire, surtout pas pour se tourner les pouces à Londres et négliger son pays.
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