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Critiques de David Shub (1)
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Lénine

En tant que contemporain du coup d'État bolchevique (communiste) du 7 novembre 1917 à Petrograd en Russie, David Shub détaille la vie de Lénine, rendant ce livre passionnant grâce, notamment, à de très nombreuses citations. le mythe Léniniste s'effondre enfin. Lénine : « petit bourgeois », « pseudo-intellectuel », et assisté financièrement toute sa vie, en somme, tout ce qu'il haïssait le plus au monde !



Précision factuelle : le Bolchevisme était le nom du Communisme avant mars 1918 en Russie.



Le 1er mars 1887, le frère de Vladimir Ilitch Oulianov, Alexandre, tenta d'assassiner le Tsar Alexandre III. Alexandre Oulianov fut alors condamné à mort et exécuté le 8 mai 1887.

Vladimir Ilich Oulianov, qui sera connu plus tard, sous le pseudonyme de Lénine, s'écria alors (page 17) :



« Je jure qu'ils me paieront leur crime ! »



Vladimir Ilitch Oulianov naquit à Simbirsk en Russie, le 22 avril 1870.

Son père était inspecteur provincial des écoles publiques et la famille possédait un train de vie correspondant à celui de la petite noblesse locale. Catégorie sociale, qui sera sous son « règne » : traquée, raflée, interrogée sous la torture, déportée en camps de concentration et/ou exécutée arbitrairement.

Lénine ne commença à travailler qu'à l'âge de 27 ans.

L'ironie de l'histoire fit que le père d'Alexandre Kerenski (futur responsable du Gouvernement Provisoire entre mars et octobre 1917, que Lénine renversa suite au coup d'État Bolchevique), Fédor Kerenski directeur du lycée de Simbirsk, dans lequel étudiait Lénine, lui facilita l'entrée à l'Université.



A cette époque celui qui représentait l'intelligentsia Russe se nommait : Nicolas Tchernychevski. Marx lui-même était en admiration devant celui qui allait devenir le mentor, en tant que Révolutionnaire, de Lénine.

D'autres Terroristes Révolutionnaires inspirèrent Lénine, comme : Michel Bakounine, Serge Netchaïev, Pierre Tkatchev.



En 1888, Lénine commença à étudier Karl Marx.

Lors de la dernière grande famine (environ 400 000 morts) sous le règne autocratique Tsariste, en 1891 – 1892, Lénine surprit son entourage par son discours Idéologiquement déjà quasiment formaté, intransigeant et ignoble, en déclarant (pages 42 et 43) :



« Les famines, expliqua-t-il, sont la conséquence directe d'un certain ordre social et seule l'abolition de cet ordre pourra empêcher leur retour. La famine actuelle, inévitable, contribue au progrès futur en détruisant l'économie paysanne et en poussant les paysans vers les villes. Ainsi se forme un prolétariat qui hâtera l'industrialisation du pays et ainsi les paysans seront amenés à réfléchir sur les causes et les effets d'une société capitaliste ; ils perdront leur foi dans le Tsar et le tsarisme et précipiteront la victoire de la révolution. »

« le désir de ce qu'il est convenu d'appeler la « société » de venir en aide aux affamés s'explique aisément puisque cette « société » fait partie d'un ordre bourgeois qui se sent menacé de troubles et même de destruction totale. En réalités toutes ces parlotes à propos de secours aux affamés ne sont qu'une manifestation de la sentimentalité mielleuse qui caractérise nos intellectuels. »



Sauf que sous son régime Totalitaire Communiste, entre autres moyens d'extermination, Lénine devait engendrer, lui, une famine dix fois plus importante : faisant 5 000 000 de morts ; largement due à sa politique de Communisme de Guerre.



En mars 1898, lors d'un Congrès à Minsk, des organisations Sociales Démocrates fondèrent le Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie (P.O.S.D.R.).

En 1902, Lénine fonda son journal l'Iskra (L'Étincelle).

La même année Lénine et Trotski firent connaissance ; et Lénine publia son livre : « Que faire », titre reprit de celui de Tchernychevski. L'objectif de ce livre était de montrer de quelles manières les Révolutionnaires Professionnels devaient mobiliser le Peuple. Lénine continuait de mettre à jour son caractère despotique.



En 1903, se réunit le 2ème Congrès du P.O.S.D.R. à Londres. Suite à de légères divergences politiques entre Martov et Lénine, le P.O.S.D.R. se scinda en deux factions : le Parti Menchevique (signifiant minoritaire) de Martov, et le Parti Bolchevique (signifiant majoritaire) de Lénine.

Quant à Trotski, il rompit ses relations avec Lénine jusqu'en 1917.



On trouve pléthore de discours et d'écrits de Lénine démontrant que son unique objectif était : la prise du Pouvoir Absolu et la conservation de celui-ci par tous les moyens de Terreur, ce qu'il écrivit clairement en pleine Guerre Civile (page 87) :



« Les classes sont dirigées par les partis, écrit-il en 1920, et les partis sont dirigés par des individus que l'on nomme des chefs… C'est l'ABC… La volonté d'une classe peut être accomplie par un dictateur… La démocratie soviétique n'est nullement incompatible avec la dictature d'un individu… Ce qui importe c'est une direction unique, l'acceptation du pouvoir dictatorial d'un seul homme… Toutes les phrases à propos de l'égalité des droits ne sont que sottises. »



Après l'échec de la tentative de Révolution de 1905, il devint difficile de financer le Parti Bolchevique. Lénine comptait sur les subventions de l'écrivain Maxime Gorki, du riche Moscovite Morozov, etc.. Mais surtout, Lénine sous-traita à la « brigade de fer Caucasienne », les « expropriations » de banques, c'est-à-dire des braquages de banques au moyen de bombes et de revolvers. le chef de cette brigade était un certain « camarade Koba », de son véritable nom Joseph Djougachvili, mais plus connu sous le pseudonyme de…, Staline.



La tentative de révolution de 1905 fut l'une des conséquences de la guerre Russo-Japonaise. Lénine en déduisit donc qu'une autre guerre pourrait être le catalyseur nécessaire pour renouveler une tentative de révolution.

Et chose extraordinaire, il écrivit en 1913 à Maxime Gorki cette phrase prémonitoire (page 135) :



« Une guerre entre la Russie et l'Autriche servirait utilement la cause de la révolution en Europe occidentale, mais peut-on espérer que Nicolas et François-Joseph soient disposés à nous faire ce plaisir ? ».



Aussi incroyable que cela puisse paraître, un an après, comme l'écrit David Shub : « ce voeu était exaucé », puisqu'en juin 1914, l'Archiduc François-Joseph Ferdinand d'Autriche fut assassiné lors d'un voyage à Sarajevo ; ce qui déclencha la 1ère Guerre Mondiale.

Son objectif était désormais clair : transformer cette guerre…, en Guerre Civile, pour instaurer son Idéologie de « Dictature du prolétariat » par la « lutte des classes », ce qu'explique David Shub (page 140) :



« Et puis après ? La France n'est qu'une république arriérée composée de rentiers et d'usuriers endormis sur leur tas d'or. Si elle est battue par l'Allemagne, qui l'a d'ailleurs déjà vaincue sur le plan industriel, le mal ne sera pas grand. Pour nous, marxistes révolutionnaires, peu importe qui sera vainqueur, la seule chose qui compte c'est d'arriver à la guerre civile. »

« Les pacifistes et les objecteurs de conscience l'exaspéraient tout particulièrement. « La guerre n'est ni un accident ni un crime quoi qu'en pensent les défenseurs du christianisme, écrivait-il en novembre 1914. Comme tous les opportunistes ils n'ont à la bouche que les mots de patriotisme, d'humanité et de pacifisme alors que la guerre découle du capitalisme aussi logiquement et inévitablement que la paix. Toutes les manifestations de pacifismes ne sont que rêveries et lâcheté. Qui peut être assez idiot pour croire que la bourgeoisie se laissera abattre sans se défendre ? On ne détruira pas le capitalisme sans une ou plusieurs guerres civiles ; aussi est-ce le devoir des socialistes d'accentuer la lutte des classes en temps de guerre ; il faut profiter du moment où les bourgeois se battent entre eux pour transformer le conflit en lutte des classes. A bas les formules hypocrites des pacifistes bêlants et vive la guerre civile ! ».



Début 1917, le Tsar Nicolas II étant incompétent pour sortir la Russie du marasme économique et social dans lequel elle végétait depuis si longtemps, les manifestations se multiplièrent et le 8 mars les ouvriers de Petrograd se mirent en grève. Cette fois-ci, les soldats plutôt que de tirer sur la foule, rejoignirent le camp de la population en se retournant contre leurs officiers et le régime autocratique Tsariste de Nicolas II.

Le 15 mars 1917, Nicolas II abdiqua ; et le Gouvernement Provisoire de Kerenski fut constitué.



Au moment où intervenait la Révolution Populaire Russe, la plupart des grands leaders Bolcheviques n'étaient pas présents en terre Russe : Lénine, Trotski, Zinoviev, Lounatcharski, etc., vivaient en Suisse, à Londres ou à Paris, Boukharine et Trotski à New-York, quant à Staline, Kamenev et Sverdlov, ils étaient en Sibérie.

Ce fut le branle bas de combat et tous (avec plus ou moins de difficultés), regagnèrent Petrograd.

Le problème pour Lénine était que pour rentrer en Russie, il lui fallait traverser l'Allemagne en guerre. Mais finalement pour des raisons stratégiques, les autorités Allemandes laissèrent donc traverser l'Allemagne à Lénine en train spécial, espérant que celui-ci déploierait une grande pagaille en Russie, ce qui aiderait l'Allemagne à gagner la guerre. de plus, les Allemands financèrent Lénine et le Parti Bolchevique afin qu'ils puissent intensifier leur propagande, notamment par l'intermédiaire de leur journal : la Pravda. Indirectement, l'Allemagne contribua donc financièrement à la mise en place du système Totalitaire Communiste de Lénine. Et même après le coup d'État, le financement Allemand perdura, comme en témoigne ce télégramme (page 258) :



« Cependant la prise du pouvoir ne tarit point les subventions allemandes. Ainsi, le 28 novembre 1917, le Sous-Secrétaire d'État Allemand télégraphiait à son ambassadeur à Berne : « Selon certaines informations, le gouvernement de Pétrograd se trouve aux prises avec de graves difficultés financières. Il serait bon par conséquent de lui envoyer de l'argent. »



En avril, la Pravda publia les « Thèses d'avril », dans lesquelles Lénine déclara clairement vouloir déclencher la Guerre Civile.



En Juillet 1917, les Bolcheviques tentèrent d'organiser une insurrection. le 17 juillet les marins de Kronstadt et les manifestants se regroupèrent devant le Q.G. Bolchevique. Lénine prit de court, hésita et fit disperser le cortège. Ce fut un échec.

Le 19 juillet le Gouvernement Provisoire ordonna l'arrestation de Lénine, Zinoviev, Kamenev, etc.. Lénine et Zinoviev eurent juste le temps de s'enfuir en Finlande et Trotski, Kamenev et d'autres Bolcheviques furent emprisonnés.

En septembre, Kerenski se sentant menacé par un coup d'État du Général Kornilov, relâcha les Bolcheviques, Trotski et Kamenev, afin de compromettre le complot de Kornilov.



Le 3 octobre, Trotski fut élu Président du Soviet de Petrograd.

Après être rentré incognito à Petrograd, le 23 octobre Lénine réunit le Comité Central du Parti Bolchevique pour une très importante réunion consistant à voter POUR ou CONTRE : le coup d'État.

Les douze personnes présentes étaient donc : Lénine, Zinoviev, Kamenev, Staline, Trotski, Sverdlov, Ouritsky, Dzerjinski, Mme. Kollontaï, Boudnov, Sokolnikov et Lomov ; 10 votèrent POUR et deux CONTRE (Zinoviev et Kamenev).



A l'initiative de Trotski, le Soviet de Petrograd créa un Comité Militaire Révolutionnaire (C.M.R.), chargé d'organiser le coup d'État.

Le 6 novembre les Gardes Rouges prirent les points stratégiques de la ville : le central téléphonique, l'Hôtel des postes, et de nombreux édifices publics. Et le 7, des escouades de Bolcheviques armées cernèrent le Palais d'Hiver dans lequel se trouvait le Gouvernement Provisoire, ainsi que le Quartier Général de Kerenski. Ce dernier réussit à s'enfuir peu avant l'assaut.

Les ministres furent arrêtés et enfermés à la prison de la Forteresse Pierre-et-Paul.

Les Bolcheviques mirent en place immédiatement un nouveau Gouvernement, dont Trotski en improvisa le nom : le Soviet des Commissaires du Peuple ou Sovnarkom. Lénine était donc Président, Trotski Commissaire du Peuple aux Affaires Étrangères, Staline Commissaire du Peuple aux Nationalités, etc..



A partir de maintenant, le seul objectif de Lénine était de conserver le Pouvoir Absolu par tous les moyens de Terreur, afin d'appliquer son idéologie fanatique de « Dictature du prolétariat », sans se soucier le moins du monde des besoins et aspirations du Peuple Russe, comme le décrit David Shub (page 235) :



« La dictature n'étant pour lui que le prélude à la révolution mondiale, Lénine devait logiquement se servir de tous les moyens qui lui permettraient de garder le pouvoir. D'ailleurs la nature humaine, disait-il dans « l'État de la Révolution », est ainsi faite qu'elle a soif de soumission. Tant que le socialisme ne sera pas solidement instauré, le prolétariat aura besoin de l'État non pour établir la liberté, mais pour « écraser l'adversaire ». »



Entre avril et octobre 1917, les Bolcheviques n'avaient cessé de reprocher au Gouvernement Provisoire, l'ajournement de l'Assemblée Constituante. Et maintenant qu'ils détenaient le Pouvoir, les Bolcheviques étaient contraints de la convoquer, alors que Lénine avait compris, dès le coup d'État, qu'ils ne seraient pas majoritaires lors des élections prévues en novembre 1917.

Et ce qui devait arriver…, arriva, car le résultat fut le suivant (page 239) :



« le scrutin se révéla encore plus désastreux qu'il ne le craignait. Sur 41 686 000 suffrages émis, les Bolcheviks n'obtinrent que 9 844 000 voix – soit moins du quart. Les Socialistes-Révolutionnaires en recueillirent 17 490 000 ; les partis socialistes d'Ukraine (alliés aux Socialistes-Révolutionnaires), 4 957 000 ; les Mencheviks, 1 248 000 ; le Parti Constitutionnel-Démocrate, 1 986 000 ; enfin, 3 300 000 voix environ se portèrent sur des candidats présentés par des partis musulmans ou d'autres minorités nationales. »



Dans ces conditions, Lénine ne voulait absolument pas convoquer l'Assemblée. Il tenta alors d'intimider des Députés et usa d'autres actions anti-Démocratiques, mais qui échouèrent.

L'Assemblée Constituante s'ouvrit donc le 18 janvier 1918 au Palais de Tauride, mais Lénine avait pris ses précautions si les évènements ne tournaient pas en la faveur des Bolcheviques, en faisant venir le régiment des fusiliers lettons, des escouades de marins de Kronstadt, les croiseurs Aurora et République ainsi que des bâtiments légers qui prirent position sur la Néva.

Lénine avait également anticipé la séance en préparant une « Déclaration des Droits des Classes exploitées » rédigée par Lénine, Staline et Boukharine. Cette déclaration stipulait bien évidemment, que : « tous les pouvoirs gouvernementaux devaient être remis au Comité exécutif central des Soviets, dominé par les Bolcheviks ». Bref, il s'agissait d'une très médiocre tentative de manipulation pour s'octroyer unilatéralement, le Pouvoir Absolu, rendant par conséquent caduque, l'objet même de l'Assemblée Constituante.

Les autres Partis ne votèrent évidemment pas ce texte crapuleux, et dès le lendemain les troupes en armes bloquèrent l'accès à L'Assemblée, et un décret du Sovnarkom (Parti Bolchevique) annonça la dissolution pure et simple de l'Assemblée Constituante.

Avec le coup d'État du 7 novembre 1917, il s'agissait du second symbole Démocratique institutionnel par excellence qui était à nouveau bafoué, en dissolvant par la force, l'Assemblée Constituante.



La Guerre Civile tant espérée par Lénine et Trotski, devenait tragiquement inéluctable !

D'ailleurs, en privé Lénine avoua ceci à Trotski (page 247) :



« Nous avons commis une faute en n'ajournant pas la convocation de la Constituante. Nous avons agi avec une très grande imprudence. Heureusement, les choses ont bien tourné. La dissolution de l'Assemblée constituante par le Gouvernement des Soviets signifie la liquidation complète et directe de l'idée de démocratie par celle de dictature. Cela servira de leçon. »



Après les négociations de Trotski avec les Autorités Allemandes, une paix « honteuse » fut signée à Brest-Litovsk entre la Russie et l'Allemagne, le 3 mars 1918. Paix « honteuse » car la Russie dut céder d'immenses territoires à l'Allemagne.

Mais au moins dorénavant, les Bolcheviques avaient les mains libres pour mener leur Guerre Civile impitoyable au nom de la « Dictature du prolétariat », contre leur PROPRE PEUPLE.

En effet, pour Lénine comme pour Trotski : Pouvoir Absolu rimait indissociablement avec Terreur de masse, comme le précise cet extrait (page 262) :



« Trotski rapporte que dans une proclamation des Bolcheviks il était dit que « quiconque aiderait ou secourrait un ennemi serait fusillé sur place. » Les Socialistes-Révolutionnaires ayant protesté, Lénine s'écria : « Mais non, c'est ça le vrai langage révolutionnaire ! Croyez-vous vraiment que nous puissions vaincre sans employer la terreur ? ». »



P.S. : Vous pouvez consulter ce commentaire, dans son intégralité, sur mon blog :
Lien : https://communismetotalitari..
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