Dormez, chère madame, dit-il avec un mélange d'affection et de regret tandis qu'il lui fermait aussi la paupière droite. Vous n'avez plus a vous inquiéter de vos finances ni à travailler tard. Plus de stress ni de luttes incessantes. Ce monde n'était pas digne de vous.
L'instant était a la fois triste et joyeux. Triste parce que la beauté et l'élégance de cette femme n'illuminaient plus le monde; plus jamais son sourire ne réconforterait quelqu'un; plus jamais sa courtoisie et sa prévenance ne contreraient le flux de barbarie qui déferlait sur cette société troublée. Joyeux, parce qu'elle n'aurait plus jamais peur, ne verserait plus de larmes, ne connaîtrait plus le chagrin, ne ressentirait plus la douleur.