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Citation de Tempsdelecture


Esteban s'évadait, se vouait à la puissance de la lecture, à la vénération sensorielle du livre. Chaque moment était clef dans l'amorce de l'envoûtement.

Prendre le livre entre ses mains, sentir sa texture, l'odeur du papier. Déchiffrer le titre, tourner lentement la première page, l’ultime respiration avant d'amorcer la lecture, la première phrase, l'envoyée. Le col du mi-roman, la reliure qui bascule, les feuillets qui s’éclipsent, les dernières pages qui filent entre les doigts, l'irruption du blanc closant le texte. La couverture qui se referme dans un soupir. Le silence. La séparation, voire le deuil. Puis, le renouveau.

Lors des fêtes de l'hacienda Santa Victoria, Luis Armando demandait à Esteban de réciter des chants du poème épique La Araucana qui retraçait la conquête espagnole de l'Araucanie. Le garçon choisissait toujours ceux qui louaient le courage et la noblesse des Araucans, reléguant les vers célébrant les conquistadors. Le père Bixente s'en amusait et le lui avait fait remarquer. Quel est le problème ? lui avait répondu Esteban. J'obéis au Patron et en même temps je salue les ancêtres de ma mère. N'est-ce pas cela, le libre arbitre ?
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