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Des images et des mots de Didier Colpin
"PREFACE Eve Baloutch Comme un arrêt à une escale. Comme un nouveau courant marin qui découvre une crique enchantée, secrète, sombre, je pose quelques mots avant de vous laisser entrer sur cette île, recueil poétique de Didier Colpin -Didier un copain- sur des photos/ images/ tableaux de Marie Leuret. A moins que ce ne soit le contraire… Magie d’une fusion… C’est parce qu’ils aiment l’Art en melting pot qu’il m’a été demandé de le préfacer. Big Dédicace ! Revenons à cette crique enchantée, où des grappes de fruits s’étirent, des grappes de beauté, de temporalité, de grâce, de musicalité, d’absurde, de belles grappes qui n’attendent que d’être goûtées. Un point d’ancrage, à chaque poème, sur l’existence. Beaucoup de sable, souvent, comme un leitmotiv avec, enlacée et coulante l’Eau. Mais lorsqu’on écrit un message sur le sable et quoiqu’on lui dise, quelques flux et reflux de vaguelettes ne suffisent-ils pas à l’effacer ? Le Temps qui passe et qui s’égrène, ce Temps qui nous unit, Didier, Marie et moi, qui nous pourrit, dans son implacable dialectique, et face auquel nous sourions. Le temps, ce voisin qu’on n’aime pas, je n’arrête pas de courir après, jamais réussi à le rattraper. Dans l’infini de l’univers, le Temps n’existe pas. Ce qui existe ce sont les souvenirs qui nous permettront de séparer l’instant du début à celui de la fin, qui nous permettent de marquer cette unité de mesure de vie au fer rouge. Et ce sont les mots, tous petits mots si doux, tous fous, qui nous permettent de marquer les pages au fer noir de nous envoler dans l’Esprit en les lisant. « Comme un Eclair » cette émotion comme un miracle qui nous traverse ou qui nous tacle quand on est bouleversé quand on est retourné par quelques sens qui se traduisent en vibes (1) quand elles nous parcourent de haut en bas. « Le poète chante le beau de la vie arc en ciel vibrant » Sous un timing serré où la fin est message… Je me retrouve dans « Emotion Pure » Car mes toiles, elles aussi, peuvent aussi déchaîner les incompréhensions. A quoi ça sert ? A rien. T’inquiète ! Qu’est ce que ça veut dire ? C’est à toi de le trouver si le sens trouve un écho en toi… Même si on n’est pas de la même génération, nous avons cela en commun, Didier, Marie et moi. Uppercut d’émotions, flow funky qui t’embarque Clairière enchanteresse, Couleurs ou Mots Comme un battement d’aile de lettres un peu perdu, ou presque, qui s’attachent. Ce poème, comme un collier d’alexandrin, j’aime le porter Autour du cou de mon âme Comme dans « longue robe blanche » Celle que j’ai jamais eue (lol) J’aime le porter pour sentir le parfum « Fleur de l’intellect (...) impactant tout notre affect (…) Même dans ma petitesse, Elle t’habille en altesse » Didier nous offre ainsi un jardin éclectique, où des bulles couleur de vie côtoient des bulles couleur de mort, ces mots soufflés comme du verre, qui s’associent et qui nous parlent en alexandrin et qui nous troublent. Des poèmes qui cherchent à rétablir une forme d’harmonie, un Silence, un espace de ressenti, Calme, Si nécessaires dans nos vies chaotiques. Qui nous rappellent aussi notre misérable médiocrité « Ainsi meurt l’existence, dans son si peu d’importance (…) immobile temps langueur assassine » Derrière mon bureau, l’écran cracheur d’ondes Je suis en train de dessécher Et puis, Une réception, Un double clic, Et l’enveloppe du mot hydrate Je suis mieux, Ces lettres qui roulent au fond des yeux Qui tournent en mots de flot Qui bouclent en poésie Chouette Doux vers Collier de pierres brutes Fines ou précieuses Non, même les brutes sont précieuses Sous ma peau d’âne, jamais vendu mon âme Mais j’aime les bijoux Ces poèmes comme des bijoux Dans une boîte qu’on ouvre quand ça ne va pas Au détour de l’absurde Qui réconforte On aime ça Qui fait partir en voyage Dans un endroit mystérieux Pas si loin Un espace magique, fluide et brillant. Même sans virgule, je bascule. Je me prends les pieds dans un alexandrin Et c’est bien. Les mots valsent sur la vibe Interlude poétique chez ce poète Je rédige en mode slam J’entre en lecture comme dans une église Et je vous conseille d’y rentrer. (1) Vibe : « avoir de bonnes vibrations » « EVE BALOUTCH est un artiste actif tant sur le marché local qu’international. Fille d’Essacq Baloutch, né à Kaboul, qui vécut vingt ans en Afghanistan avant de venir s’installer en France et auteur de plusieurs livres, la jeune femme a été passionnée par les arts plastiques dès sa scolarité. À 15 ans, elle peignait son premier tableau et a vite trouvé son concept personnel, le Cris’Art, réalisé par l’utilisation de matériaux de récupération. Anciennes toiles, timbres-poste usagés et peinture de bâtiment se superposent, s’effacent, se rejoignent, pour recevoir des projections de couleur. ‘Chaque tracé rapporte un conte, chante une histoire, donne un sens à l’absurde, j'adoooore le Beau Chaos, j’entretiens un rapport charnel avec la matière couleur’ souligne Eve Baloutch. » (Sources : Journal « Le bien public »/ Galerie « Artmajeur »)" |