AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Athouni


A cette époque, l'Argentine était un pays de vaches grasses, avec des hommes gras et des femmes grasses, qui se dandinaient sur les deux millions de surface, occupant ces solitudes de leurs excès de poids et de volume. Les Argentins mangeaient en moyenne 1500 grammes de viande de bœuf chaque jour, accompagnée d'une maigre salade. Les viandes rouges, riches en protéines, contiennent cependant des lipides qui adhèrent aux parois des artères et peuvent produire des maladies coronaires et cérébro-vasculaires. Il ne faut donc pas s'étonner dès lors que la principale cause de mortalité réside dans les infarctus et les cérébraux, causés par ce régime alimentaire riche en graisses saturées.
De ce problème de santé publique, Evaristo sut faire une source d'inspiration. Vitricius était un vampire qui suçait le sang des personnes en surpoids. Si le taux de cholestérol présent dans le sang était inférieur à 2000 mg par litre, Vitricius abandonnait immédiatement sa proie. Si ce taux était supérieur, à la morsure d'inspection succédait une morsure de purification dont l'objectif était non seulement alimentaire mais aussi thérapeutique.
La morsure du vampire classique est indifférenciée, motivée par le mal et ne cherche qu'à vider la victime de ses fluides vitaux afin de la transformer en vampire. La morsure de Vitricius était hautement sélective, motivée par le souverain bien de la santé et ponctionnait des lipides, et rien que des lipides. A son réveil, la victime se sentait légère, comme si, au lieu d'avoir mangé 1,5 kilos de viande grillée et d'abats, elle avait ingéré 250 gr de riz blanc.
Vitricius était un vampire du Nouveau Monde, plein de bonté et philanthrope. Rien à voir avec les vampires du Vieux Continent, animé par la pulsion de la destruction. Souvent, trouvant uniquement des victimes sous-alimentées, il dut se résigner à sucer du sang de brebis. Il préférait défaillir lui-même plutôt que faire défaillir son prochain par absorption sanguine. Voici la révolution lancée par Evaristo Robustiniano Torres : considérer Vitricius non du point de vue des romans de terreur mais de celui de l'hématologie. Les vampires n'étaient plus les ambassadeurs du mal mais les blancs chevaliers des sciences, au service du progrès.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}