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Critiques de Dinah Craik (4)
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Une mésalliance

Une mésalliance est une longue nouvelle ou un court roman qui se dévore en deux petites heures à peine.



On y fait la connaissance de Mme Rochdale, une mère très attachée à son fils. "Il y a dans le cœur de tout homme vertueux une force et une pureté d’attachement qu’il n’éprouve, qu’il ne peut éprouver pour aucune femme au monde comme pour sa mère."

Elle souhaite qu'il épouse une jeune fille de bonne famille mais celui-ci est épris de la fille du boulanger.

Un scénario plutôt classique est pourtant j'ai beaucoup aimé car la plume est vraiment belle.



Dommage que l'auteur, Dinah Maria Mulock, ne soit pas davantage connue ou traduite car elle mérite vraiment qu'on s'attarde sur son oeuvre. De mon coté c'est une belle découverte et il me tarde de lire d'autres de ses écrits.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Lord Erlistoun

Une histoire d'amour assez palpitante, entre une presque vielle fille de 27 avec le jeune Lord Erlistoun, alors âgé de 24 ans! Parfois, on croit que le bonheur est ailleurs, on croit trouver l'âme soeur bien loin alors qu'elle peut être juste là à côté, prête à se donner sans qu'on s'en rende compte! Plarfois , plus on avance en âge, plus nos choix ne subissent plus en quelque sorte de controverses...

Notre narrateur n'est autre que le cousin de Jeanne, il nous raconte leur rencontre et leur histoire d'amour...de la surprise, de la stupéfaction que suscite le personnage de Lord Erlistoun qui a surgi un beau jour chez eux pour quelques jours.Finalement Lord Erlistoun passera plus de tempd que prévu...

Un roman qui se lit bien bien que le style soit un peu vieux !
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Une mésalliance

Un court roman sur un amour maternel mis à l'épreuve aux regards de la société qui ne transigent pas sur les lois de la naissance! Comment un fils d'aristocrates bien né s'amourache de la fille d'un boulanger? Comment une mère peut défendre son fils face à un déshonneur aussi dévastateur tel est qualifié l'acte, à l'époque? ...

C'est une courte histoire, très plaisante à lire et très vivace. Elle est relatée par une bonne, et en elle c'est toute la société qui s'exprime et s'indigne! L'histoire nous est rendue juste par quelques bribes. On retrouve là le prototype de bonnes qui écoutent aux portes, anticipent les agissements de leur patronne, lisent le dégoût ou le blâme dans leur regard, attisent des ragots un peu partout. C'est cette atmosphère qui rend amusante cette lecture!
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John Halifax, Gentleman

L’une des différences majeures, au XIXème siècle, entre la littérature française et la littérature anglaise, c’est que la littérature française met assez souvent en scène des situations d’oppositions, d’intrigues, de rebondissements et de rupture, alors que la littérature anglaise cherche avant tout à exprimer la permanence des choses et des êtres, le quotidien d’un couple ou de personnes éprises, d’une famille laborieuse ou rentière. Ce goût si britannique pour la constance est assez typique du régime monarchique, on trouve des œuvres parfois très similaires en France durant la Restauration, même si nous avons quand même toujours eu un goût prononcé pour les drames et les mélodrames qui impliquent de brutaux changements de situation.

C’est la raison pour laquelle, en France, nous nous sommes montrés peu sensibles à ce caractère contemplatif et monolithique de la littérature anglaise, et nous n’avons trouvé appréciables que l’huis-clos tendu des « Hauts de Hurlevent » d’Emily Brontë, ou les échappées vertueuses de la misère de la part des orphelins chers à Charles Dickens.

Il est vrai que les grands romans classiques de la littérature anglaise sont assez souvent l’histoire d’une vie entière relativement monotone, comme pour la « Jane Eyre » de Charlotte Brontë, le « Robinson Crusoë » de Daniel Defoë, le « Barry Lindon » et les Amelia & Rebecca de « La Foire aux Vanités » de William Thackeray. Pourtant, il s’est toujours trouvé des intellectuels et des linguistes français pour tenter de populariser en France cette littérature raffinée et statique, diluée dans le temps qui passe et les douces résignations de l'âme. Mais très souvent, soit le traducteur, soit l’éditeur français, préféraient retrancher, voire réécrire, des pans entier de ces romans anglais pour les débarrasser, soi-disant, de leur superflu, ce qui ne plaisait guère, on s’en doute, aux écrivains britanniques ainsi désossés. On en arriva donc à faire la part entre des traductions fidèles « autorisées par l’auteur », et des traductions fantaisistes, lacunaires, collant même parfois plusieurs ouvrages d’auteurs différents pour n’en former qu’un seul, pour une version qui se réclamait « imitée de l’anglais » et non traduite.

Grand passionné du Royaume-Uni, de son histoire et de ses traditions, Amédée Pichot fut aussi un éminent traducteur, qui eut à cœur de faire connaître ici quelques uns des plus grands noms de la littérature anglaise, dont principalement Lord Byron, dont il fut le premier à publier en France les œuvres complètes, ainsi que plusieurs éminents romans de Walter Scott, Charles Dickens, William Thackeray et Edward Bulwer-Lytton. Il publia également lui-même nombre d’essais sur l’Histoire d’Angleterre, ainsi que quelques romans « à l’anglaise » rédigés par lui-même.

Le succès des œuvres de Byron permit à Amédée Pichot de traduire et de faire éditer des auteurs anglais qui avaient pourtant peu de chances de faire beaucoup d’adeptes en France. C’est le cas notamment de Dinah Craik, qui signa ses premiers romans sans nom d’auteur, avant d’adopter à partir de 1865 celui de son mari, l’employé de librairie Georges Lillie Craik, qui travaillait chez son éditeur Macmillan, et de signer simplement Mrs Craik. Ce n’est qu’après sa mort que ses romans seront réédités sous son nom complet : Dinah Maria Craik.

Le nom de Dinah Craik demeure intrinsèquement lié à l’époque victorienne. Issue d’un milieu modeste, cette femme de caractère, au christianisme bienveillant, su se faire très tôt prendre au sérieux par un monde des lettres très hostile au grand nombre de femmes qui prétendaient écrire. De 1849 à 1887, elle publia de nombreux poèmes et une dizaine de romans dont « John Halifax, Gentleman » (1856) qui, aujourd’hui encore, demeure son œuvre la plus célèbre. Amédée Pichot en fit la traduction en 1863, et la fit paraître en deux tomes. C’est à ma connaissance le premier "gros" roman de la littérature anglaise qui ait été publié en France dans son intégralité.

Il est à noter que Dinah Craik est aujourd’hui bien oubliée, y compris en Angleterre où elle est impitoyablement rejetée comme pur produit du puritanisme victorien, ce qui n’est pas faux, mais qui est tout de même un peu réducteur. De même, « John Halifax, Gentleman », qui fut longtemps le classique pédagogique que l’on offrait aux jeunes gens, est considéré de nos jours comme un pauvre "catalogue" des vertus morales à la fois naïves et strictes de l’époque victorienne. Là aussi, ce n’est pas faux, mais cela revient à nier injustement les authentiques qualités littéraires et romanesques d’un récit qui, certes, relève d’une exemplarité candide et désuète, mais qui possède aussi un très fort caractère initiatique bien plus profond que les œuvres de Dickens, car bien moins spectaculaire.

John Halifax est, au début du roman, un pauvre orphelin de douze ans, qui vit et dort dans la rue, et ne survit que grâce à la charité publique et à quelque petits jobs d’un jour ou d’une heure qu’on lui confie avec méfiance. Sa vie change le jour où il croise, dans la petite ville provinciale de Norton-Bury (en réalité Tewkesbury, petit bourg médiéval du Gloucestershire), Abel Fletcher, propriétaire d’une tannerie, et son fils handicapé Phineas, qui durant ses jeunes années, ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant.

La maladie de Phineas n’est jamais nommée mais il s’agit probablement d’une anomalie génétique qui le fait souffrir d’une maigreur anormale et d’une faiblesse musculaire, qui, néanmoins, s’améliorera avec les années. Néanmoins, Phineas étant le narrateur de cette histoire, il incarne à la fois un personnage abstrait, témoin privilégié de la vie de John Halifax, mais il symbolise aussi la personnification de l’autrice, laquelle pose, sous le masque de Phineas, un regard tout à fait enamouré sur son héros, ce qui suggère une amitié ambiguë entre le jeune orphelin et le peu viril Phineas.

Dans sa préface au roman, Amédée Pichot souligne la "féminité" de ce personnage narratif, qui n’a aucune existence personnelle, et ne vit que pour témoigner de ce que pense, dit et fait John Halifax. Il y a en effet une sorte d’amour impossible entre Dinah Craik et son personnage, personnifié par ce garçon handicapé, ni homme ni femme, mais qui devient à la fois le confident, le frère et la petite sœur de John Halifax.

Les deux jeunes gens font connaissance un jour de giboulées, durant les dernières années du XVIIIème siècle. Sous une pluie battante, en pleine rue, Abel Fletcher peine à faire avancer le fauteuil roulant de son fils au milieu de la gadoue qui englue la rue. Le jeune orphelin se propose spontanément pour aider Abel Fletcher à mettre son enfant à l’abri.

Quaker de religion, Abel Fletcher est ému par le désintéressement du jeune garçon, qui se contente, en remerciement, du modeste penny qui constitue l’unique fond de poche du tanneur. Phineas constatant que le jeune garçon est affamé, convainc son père de l’inviter à partager leur déjeuner. Au cours de ce repas, John Halifax, qui n’a que quatorze ans, et donc à peine quelques années de plus que Phineas, raconte son triste destin, fils d’un couple d’honnêtes ouvriers, tous deux morts à quelques mois d’intervalle, sans qu’aucune famille ne leur reste. Leur maison étant saisie pour payer leurs dettes, John Halifax était parti, droit devant lui, et vivait depuis de charité et de quelques expédients, refusant obstinément de quitter le droit chemin, quelles qu’en soient les conséquences. Il ne possède, outre ses vêtements, qu’une Bible laissée par ses parents, sur laquelle il a inscrit leurs noms et leurs dates de naissance et de mort, liant leur souvenir au texte sacré, qu’il ne saurait trahir sans trahir ses défunts parents.

Les Fletcher sont impressionnés par la droiture vertueuse de cet orphelin, et après quelques hésitations, Abel propose à John d’entrer à la tannerie. Le jeune garçon accepte : il a trouvé son foyer, et va désormais construire sa vie d’une manière exemplaire.

Que l’on ne croit pas pour autant avoir affaire à une "success story" à l’américaine, car aussi droite soit-elle, la route de John Halifax est semée d’embûches. D’abord parce que son élévation sociale lui vaut bien des inimitiés. La société anglaise est protestante, et juge donc que chaque être humain est le produit de la volonté divine. Donc si John est un petit mendiant, c’est que Dieu l’a voulu ainsi, et s’il cesse de l’être, c’est qu’il se détourne de la voie de Dieu et qu’il n’est qu’un brigand. Ces accusations diffamatoires pousseront John à prouver, par le sérieux de son travail, que son élévation sociale est méritée. Mais il lui faudra ravaler son orgueil. Même Abel Fletcher voit d’un assez mauvais œil l’amitié de son fils avec celui qui désormais est son employé, mais la passion de Phineas pour cet ami, qui sait se montrer protecteur tout en le traitant en égal, parvient à donner à Phineas la force de s’arracher un jour à son fauteuil roulant. Le miracle n’ira toutefois pas plus loin : Phineas sera capable de marcher, mais restera fébrile et rapidement fatigable. Toutefois, Abel Fletcher ne peut qu’être reconnaissant à John d’être parvenu à donner cette force d'autonomie à Phineas, et comme lui-même est veuf et que son fils ne supportera jamais le stress et la tension qui vont de pair avec la direction d’une usine, Abel Fletcher, prenant sa retraite, offre son usine à John, qui rentre ainsi de plain pied dans la bourgeoisie.

Devenu adulte, John tombe éperdument amoureux d’une voisine de l’hôtel où il louait une chambre, Ursule March, même si son père désapprouve cette passion, ne voulant voir, chez John Halifax, qu’un miséreux à la réussite suspecte. Mais quand il meurt, John et Ursule se marient. Leur premier enfant sera hélas une petite fille née aveugle. Mais la petite Muriel possède au fond d’elle une lumière intérieure qui illuminera son existence, et celle de ses parents, jusqu’à sa mort prématurée, après avoir été heurtée par le cheval d’un ennemi de John, le sinistre comte Ravenel.

Ursule et John auront cependant trois autres enfants : Guy, Edwin et Madeline, sosie de Muriel. La naissance de cette petite fille nécessitera l’embauche d’une jeune fille au pair française, Louise, dont Guy et Edwin s’amouracheront à la folie. Mais Louise finalement choisira Edwin. Fou de douleur, Guy s’en ira vivre des aventures coloniales aux côtés de William Ravenel, fils de l’homme qui avait renversé Muriel.

Quelques mois plus tôt, William était tombé amoureux de Madeline, mais John Halifax lui avait refusé sa main, autant parce qu’il est le fils de l’assassin de sa fille que parce qu’il est catholique, et qu'avec la française, ça commence à faire beaucoup de catholiques dans une famille protestante. Néanmoins, lorsque William Ravenel et Guy reviennent, mûris, de leurs aventures exotiques, Madeline ne peut résister à avouer à son père qu’elle est amoureuse de William Ravenel. Et John, philosophe, se dit qu’il est impossible en ce monde de séparer des gens qui sont faits pour s’aimer, et donne son consentement, avec le remords de ne pas l'avoir fait plus tôt.

À côté de cette vie familiale chaleureuse, John Halifax est devenu un richissime entrepreneur. Confronté dès ses débuts à une grave inondation qui toucha particulièrement les lotissements où vivaient ses ouvriers, il prit sur le budget de l’usine pour ravaler leurs maisons et leur offrit ses propres victuailles pour tenir durant les travaux. L’excellence de sa réputation, et son engagement auprès d’un des maires de Norton-Bury, fait de lui, et de ses succursales, un véritable soutien économique du canton. Mais quand la banque locale fait faillite, ruinant tous ceux qui y avaient un compte – ce qui n’était pas le cas de John -, celui-ci sacrifie les deux tiers de sa fortune pour rembourser la plupart des notables ruinés de Norton-Bury, s’attirant définitivement l’estime et la reconnaissance de toute une région.

Parvenu à la cinquantaine, John avoue à Phineas qu’il ressent depuis plusieurs années des oppressions douloureuses à la cage thoracique. A l’époque, il n’existait pas de médication préventive contre les infarctus. John devine qu’il partira de cette manière, mais d’une certaine façon, il en est heureux, car il trouve que c’est une mort digne et rapide. Prémonition ? Dinah Craik mourra 30 ans plus tard dans des conditions presque identiques à celle de son héros.

Quelques jours plus tard, alors qu’il contemple, avec sa désormais grande famille, un coucher de soleil depuis le jardin de sa propriété, John Halifax s’abîme dans une petite sieste paisible... Il ne se réveillera pas. Transporté par les siens dans sa chambre, son épouse Ursule, pleure sur le corps de son mari, et couche sa tête sur le torse de son défunt mari. C’est ainsi que ses enfants la trouvent, morte elle aussi, comme si elle avait décidé de partir doucement, de son propre chef, aux côtés de l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer.

« John Halifax, Gentleman » est donc une fable sociale et chrétienne éminemment bienveillante, qui baigne dans une lumière de béatitude pure, ce qui n’empêche pas un certain réalisme, sinon dans les personnages, au moins dans les faits. Ce qui n’est pas réaliste relève néanmoins d’un romantisme bouleversant, et finalement assez sain, en dépit d’une certaine sécheresse toute britannique. La plume féminine de l’autrice vagabonde sur un idéal masculin, certes irréaliste, mais dont on ne peut rejeter un certain bon sens, une indéniable sagesse, un rapport équilibré de la raison et des émotions, qui sont loin d’être absurdes, et dont Dinah Craik sait nous faire ressentir toute la sensuelle extase que cet idéal lui inspire à elle-même. Plus que la pertinence de cet idéal à la fois trop beau pour être vrai et un peu trop étriqué dans cette perfection courte de vue, c’est la sincère émotion d’une femme de lettres exagérément rêveuse, que le lecteur sent perler au détour de chaque phrase; l’amour intense d’une femme pour un homme né de son imagination, et qui ravit encore nos sens tant il a ravi les siens.

Tout cela fait que « John Halifax, Gentleman » demeure une lecture profondément émouvante, pourvu qu’on ne la sorte pas de son contexte, et que l’on ne compare la philosophie de ce livre, évidemment désuète, à celle du monde moderne, qui certainement sera, elle aussi, tout autant désuète un jour.



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