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Citation de Partemps


Dominique Quélen
V
DQ : C’est dommage, pour briques, quand on sait le rôle dans le travail d’Aurélien des briques de sens et/ou d’histoire !

Mon écriture, lorsqu’elle est destinée à Aurélien, est presque naturellement hyper-référencée, parfois – sciemment – à outrance, incluant la citation dans la pâte même du texte. On n’écrit pas à partir de rien, et encore moins en musique puisqu’il ne s’agit pas d’un langage usuel.

Les formes, les genres, les tonalités, avec leur vocabulaire et jusqu’à leur grammaire propres, sont porteurs de repères qu’il s’agit de perdre avec minutie et non sans jouissance.

La question du lyrisme, entre autres, me travaille autant que je la travaille. « O lyre ! O délire ! O… » – Sonnet – Attention ! écrit Corbière : c’est-à-dire qu’il convient de mettre un peu de dionysiaque dans l’apollinienne lyre. De, dans la subjectivité, lire sub– comme sous : le sous-moi. Mais « Sonnet – Attention« , à savoir : pas d’épanchements, tenir Pégase raide (cf. les contraintes diverses ; et plus on peut serrer la haire avec la discipline, meilleur c’est). Ne surtout pas écrire sous soi. Bref, un chant qui déchante (pensons à l’opéra parlé de David Christoffel d’après J.-H. Michot : Le Déchante-merdier).

Je m’intéresse au lyrisme en même temps qu’au didactique parce que travaillant sur l’élégie et la vanité (par exemple dans Frottole des forêts flottantes), c’est-à-dire sur des lieux communs, les lieux les plus communs, dont j’use et que j’use comme Aurélien modifie esthétiquement ses objets. (Je note que l’un comme l’autre nous parlons volontiers d’objets, avec donc leurs dimensions et leur matérialité. C’est du concret.)

RM : Avez-vous des travaux en cours d’élaboration, toujours ensemble ou des projets à plus ou moins long terme. Un opéra peut-être ?

AD : Oui, nous travaillons actuellement sur un cycle de pièces pédagogiques qui devrait s’intituler Centimes. C’est une commande du Théâtre de Cornouaille – Scène Nationale de Quimper, où je suis en résidence pour deux saisons. Je voulais travailler depuis quelque temps sur ce format particulier après avoir constaté que les pièces pédagogiques sont rarement agréables à jouer par l’interprète et parfois difficiles à entendre pour le public. C’est pourquoi je réfléchis à l’écriture d’une pièce qui soit à la fois ludique pour l’interprète (en prenant en compte son niveau) et qui propose une pédagogie de l’écoute pour le public. J’ai alors pensé qu’un texte pourrait servir de lien, de passerelle entre les deux. Ainsi, le public aurait un livret/partition pendant le concert et pourrait interagir avec ce que joue l’instrumentiste en temps réel.
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