Doris Krystof

Elle [les sculptures de Modigliani] proviennent, et cela éclaire le surnom lyrique de « piliers de la tendresse », d’une appréhension globale de l’art empreinte de poésie. Modigliani nourrissait une véritable passion pour la poésie ; il pouvait réciter par cœur des extraits de Dante ou Pétrarque et il le faisait d’ailleurs souvent devant son chevalet. Ses contemporains se plaisent à mentionner l’étendue d’une culture où l’on retrouve les noms de Mallarmé, Rimbaud, Baudelaire, Nietzsche, Bergson et D’Annunzio. Ils se souviennent tous ne l’avoir jamais rencontré sans un livre ; et surtout un livre qu’il appréciait au point de la garder constamment avec lui, « Les chants de Maldoror » de Lautréamont qui deviendra une source d’inspiration pour les surréalistes.