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Citation de fanfan50


Et c'est alors que survinrent les Harrison. Harrison était un homme sincère, dépourvu d'imagination et, malheureusement pour lui, extrêmement nerveux. Théoriquement, il était très large d'idées, généreux et rempli d'admiration pour sa femme. En pratique, il était borné, jaloux et tatillon. A l'entendre parler d'elle, on l'eût pris pour le type chevaleresque idéal ; à l'entendre lui parler, on l'eut pris pour une brute méfiante. La grande vitalité de sa femme, son inconséquence et son sens du mélo (ceci est peut-être la clef de la situation) lui portaient sur les nerfs et le rendaient irritable à l'excès. Par instinct, il aimait dominer, mais il n'était pas fait pour dominer cette femme-là, n'étant ni brillant, ni désinvolte, ni énergique. Il avait pourtant deux vocations : l'aquarelle et la cuisine. Malheureusement pour lui, il était, en ce qui concerne la première, faible, conventionnel et sentimental, et c'est seulement dans la seconde qu'il se révélait original et audacieux.
Au début, j'étais étonné de la patience dont Lathom faisait preuve vis-à-vis de Harrison. Il laissait Harrison le raser interminablement avec son bavardage sur l'art et ses petites croûtes. Evidemment, Harrison le traitait avec une déférence flatteuse de la part d'un homme assez âgé, mais en toute autre circonstance, cela n'aurait fait qu'exaspérer Lathom qui, pour lui rendre justice, n'est pas sensible à la flatterie. Je me suis rendu compte plus tard que Harrison servait à mettre Lathom en valeur et que Lathom l'utilisait dans ce but sans honte et sans remords.
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