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Critiques de Eddy C. Bertin (2)
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Derrière le mur blanc

Eddy C. Bertin (1944/2008),cet auteur de nationalité belge écrivait en néerlandais et en anglais, ce recueil semble être le seul paru en français qui lui soit entièrement consacré, sinon, son nom apparait dans diverses anthologies.



Ses influences sont clairement à chercher du côté des auteurs de Pulps, tels que Lovecraft ou Robert Bloch, Jean Ray autre auteur belge de langue néerlandaise est aussi à citer.



Les nouvelles qui composent ce volume, sont donc dans cette veine de courtes histoires fantastiques, parfois horrifiques, souvent à chute.



Des écrits de bonne qualité, mais qui ne surprennent guère le lecteur de longue date de fantastique que je suis.



A lire par curiosité ou pour se familiariser avec un genre (sous-genre ? ) littéraire.

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Les adorateurs de Cthulhu

Dans Là où marche Yidhra de Walter C. DeBill Jr., Peter Kovacs qui doit rendre visite à son cousin de Brownsville est surpris par une tempête. Il réussit à franchir une rivière déchainée par un pont qui s’écroule à moitié après son passage. La petite route le mène à Milando, village à la réputation étrange. C’est un texte d’ambiance, oppressante, qui insiste sur l’étrangeté, un étranger pénètre une communauté totalement fermée, à la limite de l’hostilité, dans laquelle a survécu un culte secret apporté par les comanches. Les ingrédients lovecraftiens sont présents, l’hybridation de la population au faciès reptilien, une divinité vieille comme l’apparition de la vie, une atmosphère moite et pesante, une ville presque déserte avec des mouvements furtifs et une impression d’être observé, une apparence de délabrement du bâtis, le personnage témoin pas vraiment intégré sur lequel la curiosité du narrateur peut s’appuyer, le témoignage écrit d’une personne disparue ayant déjà enquêté. DeBill Jr. s’éloigne du pastiche pur en nimbant son histoire de sensualité et de sous-entendus sexuels, formant une recette plus suave, au charme exotique et à la tension sexuelle en filigrane, que l’œuvre de Lovecraft.

Dans Zoth-Ommog de Lin Carter, Arthur Wilcox Hodgkins est interrogé par la police pour son implication dans une affaire de meurtres et d’incendie. Tout commence avec l’organisation d’une exposition sur l’art polynésien par le Dr Blaine qui s’effondre nerveusement et mentalement au contact de la Figurine Ponapé. Le récit est construit sur des témoignages, la déposition d’Hodgkins après l’affaire, les recherches du Dr Blaine sur les documents réunis par le Pr Copeland qui a légué sa collection, et une quatrième couche documentaire tirée d’ouvrages maudits pour remonter à travers les éons, à l’origine de la Figurine et de celui qu’elle représente. Ce texte s’intègre totalement dans le Mythe de Cthulhu, avec au-delà de la structure du récit les références basiques aux Grands Anciens, au Necronomicon et autres livres impies, la géographie fictive de la Nouvelle-Angleterre, permettant de présenter le contexte lovecraftien tout en l’enrichissant d’une pléiade de Dieux, de lieux et d’écrits pour remplir les espaces vacants dans le Cycle infiniment extensible, poussant jusqu’à une généalogie touffue des divinités. Accumuler autant d’informations éloigne de la simplicité angoissante si bien maitrisée par Lovecraft, ce qui a le mérite de rappeler la nature fantasque du Panthéon, loin des tentatives auto-suggestives de prise au sérieux de cette imagination littéraire. Cette nouvelle est exemplaire de la continuation de Lovecraft jusqu’au débordement bibliographique, mythologique et science fictif.

Dans Le silence d’Erika Zann de James Wade, un homme témoigne de sa rencontre avec Erika Zann qui a rejoint pour chanter un groupe de rock à résidence dans une boite psychédélique. Les performances scéniques sont de plus en plus bizarres et attirent un public nombreux alors que la santé d’Erika décline d’une façon alarmante. Cette suite spirituelle de La Musique d’Erich Zann de Lovecraft profite d’une modernisation du contexte consistant à situer le pouvoir protecteur de la musique au milieu d’une foule droguée, dans la lutte entre une star montante et un personnage de l’ombre qui manipule le groupe, confrontation indirecte qui prend une dimension lovecraftienne dans son apothéose destinée à l’oubli, expérience humaine vaine face aux forces occultes, incident étouffé et incompris sauf par le narrateur.

Dans Obscur est mon nom d’Eddy C. Bertin, Herbert Ramon se rend à Freihausgarten, un village allemand autarcique peu accueillant, dans le cadre de ses recherches ésotériques sur une divinité cachée. L’histoire s’inscrit dans la tradition lovecraftienne, basée sur un témoignage et le narrateur aiguillé par une littérature maudite se fie à des habitants pas vraiment intégrés dans une petite ville déliquescente, trouve une statuette étrange dans sa quête d’une ouverture sur un autre monde. Le début de la nouvelle qui décrit le sommeil d’un Grand Ancien appelle le rêve lucide d’Herbert conjuguant le voile devant la réalité cher à Arthur Machen, assimilé au gigantisme du Dieu qui observe, à la sombre tradition onirique lovecraftienne faite d’influences psychiques malsaines et d’apparition de créatures grotesques. L’inévitable apothéose destructrice destinée à l’oubli est modernisée par des séquences gore et la description de l’assimilation d’Herbert par Cyäegha, noirceur cosmique et haine pure.

Dans la postface Les Mythes de Cthulhu de Jacques Finné, il rappelle de façon très académique que Lovecraft était lui-même influencé par des auteurs et déplore la stérilité des continuateurs, minimisant l’intention créatrice des ajouts au Mythe de plagiats de la structure simpliste usée par Lovecraft, point de vue radical, sévère et rigide, à relativiser, qui installe une négativité critique dénuée d’indulgence et de sensibilité à la simplicité telle que pouvait l’exercer Maurice Lévy.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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