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Citation de Nieva


On se lève, on regarde le désastre, les livres, les feuilles… Il y a de tout partout, c’est la pagaille oui, et cependant on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a, dans ce désastre, quelque chose de beau. On va s’asseoir, on regarde. On regarde le sol sur lequel se couche notre vie, pense-t-on, et d’une certaine manière, on sait pertinemment, qu’elle ne nous concerne plus. Que ce ne sont là que des traces qui appartiennent à l’histoire, et puis qu’en tant qu’individu, cela n’a pas grande importance. On reste là, longtemps, à contempler la chose belle : le désastre. On a, entre les cœurs, un clignotement soudain qui nous pince. On ne sait si c’est la douleur : on est fatigué, voilà tout. Vieux et fatigué se dit-on. Les deux cœurs se froissent, dehors les chevalos s’apprêtent : à bondir. À nouveau ce bruit de ruche qui bourdonne dans nos oreilles. Abasourdi, éreinté, on n’y prête pas garde. On reste planté, assis sur la chaise, les yeux comme des caves à moitié effondrées, un regard d’homme : d’animal triste. Devant nous s’étend toute notre vie, elle se résume à ça, se dit-on, et c’est pénible. Ces feuilles-papiers-griffon, ça ne pèse pas lourd, non.
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