Editions Proema

Voici une présentation de la commune roumaine de Săpânța, où se trouve un cimetière devenu célèbre pour ses épitaphes souvent amusantes (cf. ma citation), et les croix en bois particulièrement bigarrées de Ion Stan Pătraș, appelé "Le Cimetière joyeux". Il est aussi étrange de voir sur des photographies visiblement contemporaines et européennes des jeunes filles en costume traditionnel en train de teindre ou de laver des tapis de laine, à l'époque où l'intégralité ou presque des textiles que nous portons est importée de Chine. Une pensée mélancolique pour Săpânța: ces villages vont-ils se dépeupler pour que leurs artisans ou leurs enfants travaillent dans des abattoirs allemands ou des compagnies d'assurances locales plus loin ? Peut-être s'agit-il d'une métaphore? Si la mort est joyeuse et qu'on y va en dansant, un village (et le village roumain est un monde entier, disent un certain nombre de penseurs) complet pourrait dépeindre sa propre disparition. Pourtant, que l'épitaphe est belle...