Il y a quelques jours, les hasards de la vie m'ont ramené à Aix-en-Provence.
Une ville où nous avons passé notre enfance et notre jeunesse, n'est-ce pas la chose du monde à la quel nous sommes le plus attachés ? Nous en connaissons chaque rue, chaque maison, chaque promenade. Tous ses recoins ont, pour nous, un aspect familier. Nous sourions de reconnaître une statue, telle forme d'arbre, au milieu d'une place, la sirène d'un heurtoir, comme si nous rencontrions des amis. Cette réunion, à demi anonyme d'hommes et de murailles, devient pour nous une manière d'intérieur, une demeure où l'on se trouve aussi à l'aise que chez soi.
Chapitre I