L ’Hirondelle tardive
Quitte le nid, le nid trop aimé,
Hirondelle tardive, et envole-toi.
Pour le cœur caverneux, pour les ailes lasses
Il n’y a ici nul repos.
Tes semblables se sont enfuies
Pour trouver leur Sud paradisiaque
Sur le flanc pentu de l’immense Terre
Et toi - tu es seule.
Pourquoi te tenir
immobile dans le jour doucement mortel ?
Prépare-toi :
Étire enfin tes ailes trop longtemps inutiles,
Elles doivent maintenant te porter vers les tiens
À travers tous les paradis de la Glace ;
Puis, dévalant l’air conquis,
Tu te poseras sur l’arbre radieux.