Cet album regorge de douceur, de réconfort et d’ondes positives.
Comment transformer l’immuable fatalité de l’oubli en une source de petits bonheurs?
Il y est probablement question de la maladie d’Alzeimer bien que celle-ci ne soit pas explicitement citée dans l’histoire, c’est cependant de cette façon que je l’ai interprétée.
Léon va rendre visite à sa grand-mère qu’il n’a plus vue depuis un certain temps, il la rouve changée, étrange. Il ne la reconnaît pas dans ses attitudes, elle l’appelle d’ailleurs par un prénom qui n’est pas le sien.
Avoir un proche atteint de pertes de mémoire, c’est déjà un peu le perdre. Léon, du haut de son jeune âge et de toute son ignorance d’enfant, ne voit pas les choses sous cet angle. Il y trouve une occasion de partager des moments inédits et intimes avec sa grand-mère.
Ce qui devrait le blesser ne vient en réalité que le réconforter dans sa relation avec elle. Leurs échanges et leurs partages n’évoquent aucune souffrance ni mélancolie que ce soit pour celui qui sait comme pour celui qui oublie. Chaque petite contrariété vient trouver une source réconfortante dans un passé lointain (la grand-mère relate des événements de son passé qu’elle juxtapose au présent).
Ici, il n’y a aucune explication à trouver, juste accepter les choses comme elles se présentent et créer de nouveaux souvenirs.
Cette belle et douce histoire est accompagnée d’illustrations tout aussi apaisantes et consolantes.
Cet album est un véritable émerveillement pour petits et grands.
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« Un jour, ma grand-mère a oublié mon prénom. […] C’est vrai qu'elle est bizarre, mais moi je l’adore, cette grand-mère. »
La maman de Léon l’a prévenu, sa grand-mère est devenue « bizarre ». Elle se trompe de prénom en accueillant son petit fils. Mais qu’à cela ne tienne, Léon ne s’en offusque pas, au contraire. Il va profiter de ce bel après-midi avec elle dans le jardin, pieds nus dans la terre, à observer les insectes et à écouter les confidences de cette grand-mère fantasque qui devient, tour à tour, reine gardienne d’un château de 120 chambres et autant de chats, voyageuse infatigable et propriétaire d’un lion…
Un album venu d’Argentine où aquarelles, graphite et crayons de couleur ajoutent à la poésie de l’ouvrage comme pour mieux insister sur la grande tendresse qui s’en dégage et où se niche avec douceur et fantaisie un beau moment de complicité intergénérationnelle qui laisse place aux souvenirs (qu’ils soient réels ou édulcorés) et à l’acceptation de la maladie.
Parce que la littérature jeunesse mettant en scène les liens entre les âges est également une littérature de l’héritage et de la transmission, nous autres, adultes, devrions nous inspirer de cette histoire pour mieux accepter la perte de mémoire de nos anciens. Car si la vieille femme vit désormais sur un fil, entre deux mondes - réel et imaginaire - empli de poésie et de fantaisie (la maladie n’est jamais nommée), l'enfant accueille et embrasse ce monde, et toute cette bizarrerie (le terme « bizarre » est d’ailleurs employé à plusieurs reprises), avec certes étonnement dans un premier temps mais surtout avec amour et joie dans un second. Nous devrions en prendre de la graine et nous rappeler qu’il n’y a pas de branches sans racines.
Un très bel album pour aborder avec les plus jeunes la question de la perte de mémoire chez les plus vieux.
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Que voilà un joli livre écrit et illustré par une auteure argentine et édité par Obriart qui cherche à éditer des ouvrages qui "chatouillent les esprits curieux"!
Objectif atteint car cet ouvrage destiné aux enfants dès 3 ans ouvre les portes sur la simplicité à voir la vie telle qu'elle est : un jardin de plantes ?, et à profiter de ses petits bonheurs : une grand-mère "bizarre"?
De plus, les illustrations ajoutent une touche de douceur et de poésie à l'univers de la grand-mère, univers hors du temps et des conventions du monde "normal".
Cet ouvrage est un beau tisseur de liens intergénérationnels grâce auquel petits et grands plongeront dans un univers qui nous rappelera qu'il n'y a pas de plante sans graines ni racines: serait-ce le message de la grand-mère de "Charly"?
Voilà bien de quoi chatouiller nos esprits curieux!
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Cet album jeunesse est une jolie façon d’expliquer à nos enfants que parfois, en vieillissant la mémoire nous joue des tours et que l’oublie peut faire partie du quotidien et que d’étonnantes histoires peuvent en découler.
Je trouve les illustrations douces.
Avis de Rose 5 ans.
Moi : « Qu’as tu pensé de cette histoire ? »
Rose : « J’ai bien pensé. C’était très beau.
Les dessins ne sont pas trop jolis mais l’histoire oui. C’était l’histoire d’un jeune garçon qui voulait voir sa mamie. Sa mamie oubliait tout mais des fois elle se rappelait qu’elle été une reine et qu’elle avait un lion. »
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