Elisa Olsen

Encore un ebook gratuit déniché grâce au forum Babelio ! Les positions élégantes est un petit roman publié en autoédition (c’est toujours à saluer !) visant à traiter des aventures sexuelles et sentimentales d’une jeune femme du début du XXIe siècle.



Le pitch de départ plutôt simple des Positions élégantes se retrouvent dans le traitement de l’ensemble de l’intrigue. Et alors justement, je ne sais pas si c’est un parti-pris de l’auteur, mais, en premier lieu, je ne trouve vraiment pas du tout ce roman « élégant ». Il suffit de lire les premières phrases de ce livre pour être mis directement dans le ton utilisé ici. L’incipit s’énonce ainsi : ‘‘Il y a des sourires qui veulent dire : « Toi, je te baiserais bien et tu me baiserais bien aussi. C’est pas l’amour mon chéri c’est une bonne partie de cul qui nous fait envie, on en crève. »’’ Il est vrai que je m’attendais à quelque chose d’un peu plus sophistiqué, je pense, ça a donc joué dans mon appréciation, car l’ensemble se lit, ma foi, très vite et d’une manière assez agréable.

Bon, je ne suis pas non plus un fin connaisseur de la littérature érotique, alors c’est difficile de juger convenablement. Néanmoins, l’histoire en elle-même est loin de m’avoir transporté : un scénario composé surtout de scènes érotiques (stéréotypées évidemment, mais ça n’est pas très grave, cela), qui donnent l’impression d’être construites à partir de peu d’éléments. Dans cette dynamique et peut-être aussi à cause de certains tics de narration dans les moments les plus chauds, c’est bizarrement les transitions entre deux scènes érotiques qui m’ont le plus intéressé… Paradoxal comme tout.

De manière plus générale, je trouve aussi franchement dommage de dévoiler, plusieurs dizaines de pages avant, les rares ressorts scénaristiques ou petits rebondissements qui parsèment le récit. Ajoutons à cela quelques petites erreurs de ponctuation de-ci de-là, sûrement dues au format ebook, et on se retrouve avec un livre qui donne malheureusement l’impression d’avoir été écrit très rapidement, sur une idée, un coup de tête peut-être : si c’est bien le cas, c’est dommage, mais il n’empêche que moi-même j’aimerais déjà écrire ainsi en un court laps de temps.



Un petit roman intéressant donc, mais qui n’a pas réussi, chez moi, à remplir son office. Ce n’est pas le livre en lui-même qui pêche, je pense, mais plutôt la somme de moult détails qui jalonnent maladroitement le récit, détails qui ont fait pencher la balance au moment de mettre deux étoiles et non trois finalement.

Tombé dessus un peu par hasard au détour d'un dédale de Babelio, je l'ai lu car j'aime la littérature érotique.

En accord avec une critique précédente, la première impression est celle d'un premier jet, sans aucun travail dessus (ou alors limité).

Ce sont les aventures sexuelles d'une jeune fille du nouveau millénaire sauf que...

Les passages "érotiques" manquent d'intensité, de durée, de puissance (comme un coup rapide sans préliminaires et sans plaisir également) alors que les situations, vécues ou non, contiennent une charge fantasmatique pour en dégager un potentiel sensuel bien plus important. Le nombre d'anecdotes, de situations, sauve ce roman, suscitant ponctuellement un vague début d'excitation (physique et intellectuel).

Néanmoins, le style très distancié, aussi neutre qu'un guide de montage pour meubles suédois, me paraît inadapté. Il s'en dégage que peu d'émotions. Plus de psychologie, plus de sentiments aurait donné un peu plus de profondeur.

Enfin, le plus important : Le sens!

Quel est le sens et le but de ce roman ? Raconter une histoire pour une histoire est vain et inutile. Il faut un but... que je n'ai pas trouvé.

Anaïs Nin parle de la condition féminine, Henry Miller du puritanisme américain, Francoise Rey, de l'esprit soixantehuitard, Sade de la révolution Française. Les plus grandes œuvres érotiques, transcendent le sexe pour parler du monde.

Ce roman aurait pu aboutir sur une critique de la sexualité de masse, dernière invention de la société de consommation, de la représentation de la sexualité, avec des militants syndicaux engagés mais parfaitement individualiste dans leur sexualité, (je consomme et je jette à l'image de Thibault), un globe-trotter amateur d'exotisme ( Hugo est l'archétype du futur touriste pédophile), un conjoint infidèle et sans états d'âmes (Bertrand se connectera plus tard à Gleeden ?), un Vrp perdu dans un club échangiste ( le séducteur par excellence, hypocrite et menteur).

Bref que des exemples de sexualité égoïste où l'autre est un moyen avant une fin, un objet avant une personne.

Il y a donc de la matière mais encore brute, inexploitée. En creusant, un filon aurait pu apparaître, dommage...