Et si je m'étais trompée ? Qu'il avait été honnête,
qu'il m'avait bien aimé de son mieux, mais que
son mieux ne suffisait pas à me combler.
Et si tout ce dont on pouvait souffrir de l'autre ne venait que de nous ? De nos espoirs , de nos rêves et de toutes nos attentes .
Et si, par une brutale et inconsciente exigence,
nous ne faisions qu'imposer à l'autre l'obligation
de nous décevoir. Bil, qui peut être à la hauteur
de l'amour? Qui peut correspondre à l'image
idéale et fantasmée d'une passion dévorante ?
Qui peut ne pas toucher à côté d'une cible qu'il
ne voit pas ? Une cible qu'il ignore même viser !
Et si l'autre qui nous blesse n'était que le miroir
du mal que l'on s'impose à vouloir être aimé ? Et
si nous n'étions que la victime d'un tir ami qui, se
prenant pour cupidon , décoche une flèche dans
son propre dos ?
Nous , les maladroits sentimentaux ?